Emmanuel Macron a reçu mercredi à l’Élysée le président syrien Ahmad al-Chareh pour se première visite officielle en Occident depuis son arrivée au pouvoir, à la tête d’une coalition islamiste après la chute de Bachar Al-Assad. Une rencontre hautement controversée.
Le passé djihadiste d’al-Chareh, anciennement connu sous le nom de guerre « Jolani », et les exactions commises par quelques factions de sa coalition alimentent les critiques, notamment à droite et à l’extrême-droite. ONG et observateurs internationaux s’inquiètent de la persistance des violences, notamment un massacre de 1.700 civils alaouites constaté en mars et des affrontements avec les druzes.
À Paris, des membres des minorités syriennes – alaouites, druzes, chrétiens, sunnites – ont manifesté Place de la République. « Ce n’est pas parce qu’on a changé de tenue que l’on est devenu fréquentable », disait en substance un manifestant du collectif franco-alaouite.
L’Élysée estime néanmoins faire un « pari sur l’avenir ». « Pas de naïveté », affirme Emanuel Macron, qui dit vouloir accompagner la transition vers une « Syrie libre, stable et respectueuse de toutes ses composantes ». Le président français compte demander à son homologue des garanties sur la lutte contre l’impunité et la protection des civils.
Maxence Dozin
(Photo Benoît Durand /Hans Lucas)