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Uccle : effacement du père et de la mère. Une réforme dont on se passerait bien (Édito)

par Nicolas de Pape

À Uccle, la commune a décidé de supprimer cette année la fête des mères (qui devait avoir lieu le 11 mai) et la fête des pères (8 juin) dans ses écoles. À la place, une plus neutre « fête des parents » aura lieu le 1er juin, date de la Journée internationale des parents instaurée par l’ONU.

La décision a été prise, selon La Capitale, « avec l’accord des directions », sous l’impulsion de l’échevine de l’Éducation Carine Gol-Lescot (MR). Objectif : « respecter la diversité des structures familiales » — comprendre : les familles monoparentales, homoparentales, recomposées, d’accueil, etc. Un nouveau cadre, dit-elle, « plus inclusif » et « respectueux des parcours de chacun ».

Soit. Mais on ne peut que regretter cette décision.

Appartenir à une famille monoparentale n’empêche pas de fêter l’unique parent. Grandir avec deux mères n’empêche pas de célébrer deux fêtes. Être élevé par un père seul n’oblige personne à ignorer le mot « maman ». Et inversement. Surtout, rien n’interdit de maintenir aussi la célébration de la mère, du père, des deux, ou de ceux qui tiennent leur rôle. C’est au contraire une occasion d’enseigner le respect des différences sans effacer les repères. Fêter la fête des mères ou des pères n’empêche pas non plus d’organiser une fête des parents ou des familles à un autre moment.

Message brouillé et perte de repères

Ce sont ces repères que l’on enterre ici, sans débat, au nom d’un inclusivisme radical devenu réflexe comme les fameux « parent 1 » et « parent 2 » de l’État civil qui font penser à une dystopie orwellienne. La commune d’Uccle ne fait pas exception : elle s’inscrit dans une tendance bien ancrée qu’on appelle, faute de mieux, « woke » — ce mot fourre-tout qui désigne un brouillard idéologique où les traditions sont suspectes et la norme culpabilisante. Elle s’inscrit dans le même progressisme sociétal que celui qui veut rebaptiser le nom des congés scolaires ou de nos fêtes traditionnelles.

Sacrifier la fête des mères ou des pères ne rend service à personne, pas même aux minorités. C’est un message envoyé aux enfants : ce qui fut célébré n’est plus dicible. Une forme de pudeur contrainte qui masque mal une culpabilité collective mal placée. Supprimer la fête des mères et des pères sans débat c’est aussi ne pas respecter la très grande majorité des parents et des enfants qui prenaient plaisir à cette tradition.

Nicolas de Pape

(Photo : Vanessa Meyer/L’Alsace)

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