Le dernier conseil provincial du Brabant wallon a été le théâtre d’un débat animé sur l’écriture inclusive, plus précisément sur le recours au point médian dans les documents officiels. En cause : une modification du Règlement général des études de l’Enseignement provincial, portée par la majorité MR–Engagés, visant à simplifier les textes en supprimant les points médians, comme dans « étudiant.e.s ».
Une initiative qui a fait bondir l’opposition, notamment Écolo, dont la conseillère Sophie Agapitos a dénoncé une remise en cause injustifiée de l’écriture inclusive : « Pourquoi supprimer un usage alors qu’un décret impose son application ? » a-t-elle questionné. Si elle reconnaît que le point médian peut complexifier la lecture ou l’oralisation, elle rappelle que l’écriture inclusive ne se limite pas à ce seul signe typographique : « On peut tout à fait doubler les mots – un lecteur, une lectrice – ou adapter en fonction du contexte ». Pour elle, plus l’écriture inclusive sera pratiquée, plus elle semblera naturelle.
Du côté de la majorité, Lyseline Louvigny (Les Engagés) nuance : « Le décret impose l’écriture inclusive, pas le point médian en particulier. Supprimer ce dernier ne signifie pas invisibiliser les femmes ».
Favorable à une formation sur l’écriture inclusive, elle s’est abstenue lors du vote.
Le député provincial MR en charge de l’enseignement, Christophe Dister, défend, lui, une approche pragmatique : « L’objectif est de clarifier les textes, pas d’exclure qui que ce soit. On détourne le débat de dossiers bien plus fondamentaux comme la pénurie dans les filières pédagogiques ».
Malgré les critiques, la motion a été adoptée. Une décision qui montre que, en Brabant wallon comme ailleurs, l’écriture inclusive reste un sujet hautement sensible et politique.
La rédaction
©PHOTOPQR/LE TELEGRAMME ; PHOTO FRANCOIS DESTOC