Accueil » « Durant le COVID, ils s’ennuyaient, il n’y avait plus d’activités » : une mère de famille menacée d’expulsion pour les agissements passés de ses fils

« Durant le COVID, ils s’ennuyaient, il n’y avait plus d’activités » : une mère de famille menacée d’expulsion pour les agissements passés de ses fils

par Maxence Dozin

Une mère de famille d’une cinquantaine d’années voit une menace d’expulsion à son encontre, dans l’air depuis des années, se préciser. Le comportement de ses ainés, qui ont accumulé les PV de police, est à incriminer. Un logement d’accueil temporaire a été refusé par elle-même car elle le trouvait « indigne ». Only in Belgium !

K., 50 ans, vit depuis 2018 dans un logement social des tours Gandhi à Osseghem, à Molenbeek. Mais cette mère de quatre enfants fait aujourd’hui face à une menace d’expulsion. En cause : les comportements délictueux de ses fils aînés dans le quartier, qui ont conduit le Logement molenbeekois à entamer il y a plusieurs années une procédure d’expulsion. Une décision contestée par la principale intéressée et plusieurs soutiens politiques.

Les PV de police s’accumulent : « il n’y avait plus d’activités » 

Les premiers incidents remontent à l’arrivée de la famille dans l’immeuble. « Mes fils traînaient avec d’autres jeunes, ça s’est aggravé avec le Covid. Ils s’ennuyaient, il n’y avait plus d’activités », explique K.. À partir de 2020, des procès-verbaux de police s’accumulent. En 2022, le Logement molenbeekois émet un premier avis d’expulsion. Un juge suspend la décision, estimant qu’elle n’est pas justifiée pour une mère seule avec quatre enfants mineurs. Mais en mars dernier, en appel, le bailleur social obtient gain de cause.

Un accord transitoire avait alors été trouvé : Khadija pouvait rester, à condition de ne garder sous son toit que son plus jeune fils, âgé de 12 ans. L’aîné (21 ans) a quitté le domicile, et les jumeaux (19 ans) sont en recherche de solution, via le CPAS ou des associations. Une chambre d’accueil temporaire dans une maison du CPAS lui a bien été proposée, mais la mère a refusé : « Ce n’est pas un logement digne pour vivre avec un enfant. »

Cette fin de non-recevoir a relancé la procédure. Un nouvel avis d’expulsion, effectif pour fin juillet, a été déposé dans sa boîte aux lettres la semaine dernière. « La majorité actuelle avait promis un relogement, pas une chambre. On demande qu’elle tienne parole », dénonce José Garcia du Syndicat des locataires, qui accompagne la famille.

K. dit rester ouverte à d’autres solutions, même à un départ de Bruxelles. « J’ai grandi ici depuis mes 5 ans, mais je suis prête à partir. Mon plus jeune vient d’avoir son CEB, il va entrer à Saint-Louis. On veut juste vivre tranquillement. »

Le PTB demande l’expulsion

Dans un communiqué, le Logement molenbeekois, désormais présidé par Dirk De Block (PTB), maintient sa ligne : « Une expulsion est une mesure exceptionnelle. Ce n’est que la deuxième en cinq ans pour comportements graves. Il s’agit ici de menaces et violences envers des voisins et notre personnel. Nous devons protéger tous les locataires. »

Une possible solution se dessine désormais du côté des logements sociaux wallons. Le CPAS de Molenbeek s’est engagé à soutenir la famille dans cette démarche.

Maxence Dozin

(Photo Belgaimage)

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