Le rejet du décret-loi présenté par le gouvernement espagnol pour prévenir de nouvelles coupures d’électricité plonge Pedro Sánchez dans une crise politique majeure. Derrière ce vote défavorable, c’est l’autorité même du chef du gouvernement qui vacille, au point que certains observateurs et figures de la majorité commencent à évoquer l’hypothèse, encore taboue, d’une démission anticipée.
Le décret-loi, voté le 24 juin et rejeté définitivement le 21 juillet, visait à tirer les leçons du blackout historique du 28 avril, qui avait paralysé l’ensemble de la péninsule ibérique pendant près de dix heures. Ce texte proposait un ensemble de mesures techniques : accélération de l’installation de projets éoliens et photovoltaïques, incitations au stockage par batteries, et renforcement des obligations pour les producteurs. Il avait été adopté en Conseil des ministres sans débat parlementaire préalable, comme le permet la Constitution dans les cas d’urgence.
Une débâcle au Parlement
Pourtant, ce mardi, le Congrès des députés a infligé un camouflet au gouvernement : 183 parlementaires ont voté contre le texte, ne laissant à Sánchez que 165 voix favorables. Ce sont les voix conjuguées du Parti populaire (PP), de Vox, de Junts per Catalunya, de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), de la Gauche unie basque (EH Bildu) et de plusieurs petits partis régionalistes et d’extrême gauche qui ont scellé l’échec du décret. Le PP, premier parti d’opposition, aurait pu laisser passer le texte par une abstention, mais a préféré le faire tomber, refusant toute victoire à un Sánchez avec lequel les relations sont exécrables. Pourtant, selon plusieurs sources parlementaires, les grandes compagnies d’électricité avaient fait pression pour que le texte soit adopté, conscientes de la vulnérabilité du réseau.
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