Répondant placidement aux questions plutôt « à charge » d’un journaliste du Parisien, l’homme de 71 ans, nommé par Donald Trump en novembre dernier et rentré en fonction le 11 juillet, a longuement échangé sur sa nouvelle nomination et l’image qu’il se fait du président américain, et de ses priorités.
Charles Kushner, nouvel ambassadeur des Etats-Unis à Paris, partage, les initiés le savent, des liens familiaux avec le président américain, dans la mesure où son fils Jared est marié avec Ivanka, l’avant-dernière de la lignée Trump. Mais, liens familiaux ou pas, l’essentiel de l’approche de l’ambassadeur Kushner consiste, comme le métier le veut, à faire respecter les volontés de son président auprès du pays d’accueil.
Le déficit commercial constitue sans surprise, pour M. Kuhsner, le problème numéro un source de différends entre les deux pays. « Le président Trump est un président brillant mais porte aussi une casquette que ses prédécesseurs ne portaient pas : celle d’un CEO », analyse-t-il. « Il analyse donc l’économie avec son génie en la matière et la profondeur d’un CEO, pas comme les autres présidents. Il se penche ainsi sur le déficit commercial et estime que la relation d’affaire est déséquilibrée et pense que ce n’est ni soutenable ni tolérable ». « Le président Trump », soutient-il, « poursuit une stratégie douloureuse à court terme mais dispensatrice d’avantages sur le long terme ».
« Pas tout ou rien »
L’ambassadeur entrevoit d’ailleurs toujours une possibilité de compromis en matière d’échanges commerciaux avant la date butoir du 1er août : « je vois une capacité pour les deux parties de parvenir à une solution. En affaires, chaque deal inclut des compromis, ce n’est pas « tout ou rien ».
Questionné par le journaliste du quotidien français qui s’étonne de son inexpérience – c’est son premier poste en tant qu’ambassadeur après une carrière principalement passée dans le développement immobilier, M. Kushner estime que « s’il y a bien de nombreux problèmes dans le monde, en matière de challenge, et de capacité à apprendre, (sa) sensation est que cette nomination est un défi pour lequel (il s’est) entraîné toute (sa) vie, et pour lequel (il) espère apporter une contribution positive ».
Une réponse diplomatique à la question des relations Trump-Macron
Pressé à s’exprimer sur la nature des relations entre les présidents français et américain – on la sait pour le moins mitigée, comme les ont confirmé les propos de Trump tenus à la suite du G7 canadien de juin, M. Kushner, a estimé, dans un langage typiquement diplomatique, que celles-ci étaient très « saines ». « Le président Trump et le président Macron se respectent et s’apprécient », assure-t-il. « Mais », continue-t-il, « à l’instar d’un mariage prolongé, on peut avoir des opinions différentes tous les jours », « (particulièrement au regard du fait que) les deux pays font face à des problèmes différents ». « La France cherche à protéger ses citoyens et son économie, tandis que les Etats-Unis eux-mêmes font face à un déficit commercial annuel de mille milliards de dollars et (ils) cherchent à protéger (leurs) intérêts ».
La femme de l’ambassadeur, Seryl, s’est enfin exprimée sur les relations qu’elle entretient avec Brigitte Macron, qualifiant la première dame française de « charmante, hospitalière, accueillante et chaleureuse ».
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