C’est en tout cas la volonté affichée par le président Donald Trump, qui continue d’affirmer qu’on lui a « volé » l’élection de 2020, en raison notamment d’un manque de rigueur dans la vérification de l’identité des électeurs ayant voté par correspondance. Les démocrates dénoncent de leur côté une tentative de suppression d’électeurs, rappelant que certains citoyens ne se déplaceront pas aux urnes ou ne disposent pas de pièce d’identité officielle. Une bataille juridique se profile, puisque la Constitution confie aux États l’organisation des scrutins. Rien ne dit donc que Donald Trump arrivera à ses fins.
En 2020, la pandémie de Covid-19 avait entraîné un recours massif au vote par correspondance : environ 65 millions de bulletins, contre 30 millions habituellement auxquels se sont ajoutés les votes en personne à l’avance (early-in-voting votes), pour un total d’environ 100 millions. Paradoxalement, selon la Commission électorale fédérale, le taux de rejet des bulletins non conformes a chuté dans certains Etats de 4-5%, à moins d’un pourcent, représentant plusieurs centaines de milliers de voix de différence, alimentant les soupçons de fraude. Circonstance aggravante selon Donald Trump : nettement plus d’électeurs démocrates ont utilisé ce mode de vote, encouragés par leur parti, alors que les républicains s’opposaient aux restrictions sanitaires et au port du masque. Si certains États conservateurs comme la Floride défendent le vote postal comme sûr et pratique – Trump lui-même y a eu recours – la nouvelle directive fédérale viserait à uniformiser les règles.
À titre de comparaison, la France a supprimé le vote par correspondance en 1975, le jugeant peu fiable. En Belgique, seule une minorité recourt au vote par procuration, et l’identité des électeurs est systématiquement vérifiée. La fraude y est quasi inexistante, même si un mandataire peut trahir son mandant dans l’isoloir en votant pour un autre parti.
Vérité judiciaire
L’autre sujet qui alimente la colère de Donald Trump concerne les machines de dépouillement, en particulier celles de Smartmatic et surtout de Dominion. En 2020 et 2021, plusieurs avocats et organisations ont accusé ces systèmes d’avoir été manipulés, favorisant la victoire de Joe Biden. Aucun tribunal – y compris devant des juges républicains – n’a validé ces allégations, et la Cour suprême a “débouté” Trump qui appelait à de nouvelles élections, au nom de la séparation stricte des pouvoirs. La vérité judiciaire est tranchée : l’élection de 2020 n’a pas été truquée.
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