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Pourquoi je quitte la majorité à Wavre, en tant que conseillère communale « les Engagés » et pourquoi j’ai décidé de siéger de manière indépendante

par Contribution Externe

Plusieurs événements m’ont amenée à quitter les Engagés et donc la Majorité constituée avec les Ecolos et les Socialistes, en septembre 2024.

Les deux événements les plus importants qui ont déclenché ma décision sont, d’une part, la réponse faite par la Majorité à une citoyenne lors d’une ‘Interpellation citoyenne’ au printemps de cette année et, d’autre part, la récente ‘Motion sur l’urgence d’une action politique et humanitaire pour la Palestine’.

D’où je parle

Pour rappel et pour que les personnes sachent ‘d’où je parle’, dans le privé, je travaille aujourd’hui comme thérapeute de couple et sexothérapeute (SSUB), après un Master à l’UCL en Sciences de la famille et de la sexualité ainsi qu’un Certificat de 3ème cycle en Sexologie clinique appliquée. Ma patientèle est représentative de tous les âges, dès l’entrée dans la puberté, et de tout le spectre social de notre société.

C’est toujours avec ces mêmes préoccupations, qui touchent particulièrement les relations de couple et la protection des enfants, que j’ai accepté de rejoindre la liste des Engagés, lorsqu’ils sont venus, à plusieurs reprises, me chercher. Préoccupations que j’ai toujours partagées avec eux, dans la transparence, l’enthousiasme et la sincérité.

En septembre 2024 j’ai d’ailleurs été élue avec pour priorités : « Protéger les enfants dans des familles responsables ». Dans les différents points de ma ‘profession de foi’ électorale, il y avait entre autres : « Aborder les questions essentielles de l’amour, de la sexualité et de la reproduction, avec sincérité et respect. Et éveiller les jeunes et accompagner les plus fragiles dans leur développement psycho-affectif. ». ’Sincérité’ voulant dire ici sans ‘mentir’, c’est-à-dire en restant au plus près des dernières études scientifiques en la matière : neurosciences, biologie, psychologie, …
‘Respect’, voulant dire ici : ‘en respectant et le concept de neutralité de notre pays et le pluralisme qui s’y vit’.

L’origine de nos désaccords

Dès le lundi qui a suivi les élections de septembre 2024, au moment des discussions pour trouver une Majorité, très rapidement je ne me suis déjà plus complètement sentie écoutée au sein des Engagés. J’y ai très vite dit qu’il ne me semblait pas ajusté, par rapport aux votes de la population, c’est-à-dire littéralement la parole donnée puis reçue des citoyens de Wavre, Limal et Bierges, que la Majorité se fasse avec les écologistes et les socialistes alors que les citoyens avaient voté, rappelons-le, pour respectivement 31 % et 30% pour le Mouvement Réformateur et Les Engagés.
J’en profite pour rappeler ici, c’est important, l’étymologie exacte du terme ‘démocratie’: δημοκρατία combine les éléments δῆμος, « le peuple » et κράτος, qui signifie « pouvoir », autrement dit et littéralement : « pouvoir du peuple » (par le peuple et pour le peuple). Ainsi, 61% de la population aura donc voté pour le MR et les Engagés et, au pouvoir, nous retrouvons, avec les Engagés, les Ecolos et le
PS…mais pas de MR. Certes, l’idée des Engagés était de provoquer un changement !
Mais était-ce réellement écouter les personnes que de ne pas s’allier au MR ? De plus, l’échevinat de l’Instruction publique et celui de l’Egalité des chances sont restés, comme avant, au Parti socialiste. Est-ce un changement ?

Le premier élément déclencheur

Le premier élément déclencheur aura été la réponse choquante de la Majorité, formulée de façon publique, à une interpellation citoyenne du mardi 15 avril 2025. Le soir même, de nombreux citoyens m’ont en effet contactée pour me dire leur sidération lorsqu’ils ont entendu la nouvelle Majorité répondre. Ce soir-là, je me suis sentie particulièrement trahie ainsi que de nombreux citoyens qui m’ont fait part de leur indignation. J’ai été abasourdie par la violence de la réponse.
Je redonne rapidement quelques éléments de contexte pour les citoyens (et lecteurs) qui n’ont pas suivi ce conseil communal (citoyens au service desquels nous travaillons, pour rappel) : une citoyenne de Wavre avait donc courageusement interpellé le Conseil communal concernant l’événement ‘Women Wavre’Les réflexions de la citoyenne, mariée à un éthiopien et maman de 5 enfants, étaient
particulièrement pertinentes
 et sont du reste celles que j’entends bien souvent, au fil de mes journées, en tant que thérapeute, au sein de mon cabinet. Je la cite : « Je suis convaincue qu’un grand nombre de belges cherche à vivre une relation épanouissante avec leur conjoint, se soucie de trouver comment harmoniser au mieux vie familiale et professionnelle, comment éduquer leurs enfants pour leur permettre de devenir des hommes, des femmes épanouis, instruits, responsables, respectueux, en somme de véritables citoyens capables d’un véritable vivre ensemble. (…) Pas un mot sur la maternité, sur la responsabilité et les défis quotidiens que cela implique ? Tant de femmes à Wavre sont concernées par cette réalité, bien plus que par celle de « balancer leur porc » ou de défendre leur «genre »…
La citoyenne dit aussi, ailleurs : « Dénoncer l’injustice, oui ; tomber dans l’amalgame et une propagande qui promeut ce qu’elle dénonce, non ! Nous réclamons de la part de notre commune des initiatives qui soutiennent les hommes et les femmes (les citoyens), individuellement, en couple et en famille, qui invitent au respect, à l’estime mutuelle, à la communication… Voilà qui permet une alternative et d’accélérer un vrai changement ».

Je ne redonnerai pas ici l’entièreté de son propos, pourtant si audacieux et d’actualité !
Par contre, je m’arrêterai évidemment sur quelques points de la réponse formulée par la Majorité (composée, pour rappel, des partis Socialiste/ Ecolo/ Engagés) à laquelle je ne veux donc plus, en âme et conscience, appartenir. En effet, donner la parole aux citoyens, puis les accuser publiquement et les culpabiliser de manière infondée, ne me semble absolument pas être compatible avec notre démocratie.

A cette occasion, bon nombre de citoyens m’ont dit avoir repensé à l’ambiance de certains grands ‘procès politiques’ appartenant aux pages tragiques de l’Histoire et des Totalitarismes en particulier.

Dans la réponse de la Majorité, dont le ton était méprisant et arrogant, et sans toutefois revenir sur chacune des lignes que nous pourrions analyser longuement, je ne citerai que ce qui a le plus choqué les citoyens : « Quand vous nous dites ne pas vous retrouver dans l’affiche ( affiche faisant la promotion de Women Wavre), vous semblez surfer avec la loi anti-racisme de 1981 (NDLR : vous rendez-vous compte, la citoyenne est, de surcroit, mariée avec un éthiopien et ensemble ils ont 5 enfants) ; Quand vous êtes convaincue que les femmes sont plus préoccupées par leur famille que par le fait de savoir si elle sont, je cite, « LGBTQR ( ?) ou pas », vous vous trouvez à la limite de ce qui est autorisé concernant la loi anti-discrimination de 2007. »

Oui, vous avez bien lu, la Majorité a menacé voire accusé, en tout cas clairement culpabilisé et stigmatisé, de manière totalement infondée, une ‘simple’ citoyenne qui aura eu le courage de prendre la parole sur des sujets qui, manifestement, ne peuvent plus être abordés selon la vision de la majorité, dirait-on : la famille, la maternité, l’amour dans un couple… Mais où est donc passée cette si chère ‘Liberté d’expression’, que seuls l’écoute et le débat rendent possible ?

Non seulement cette citoyenne aura été accusée mais, en outre, la Majorité n’aura pas répondu avec précision à l’entièreté des questions posées par cette citoyenne. A titre d’exemple, de nombreux citoyens sont en effet toujours en attente d’une réponse très précise quant à la question relative à la neutralité du projet : Ainsi, pourquoi avoir fait appel au CAL (Centre d’Action Laïque) et non pas aux autres Cultes ? En Belgique, en effet, ce que l’on appelle les ‘Cultes et la Laïcité organisée’ sont au nombre de 8 : Le culte Catholique romain. Le culte Protestant. Le culte Anglican. Le culte Israélite. Le culte Islamique. Le culte Orthodoxe. La Laïcité organisée. Le Bouddhisme. Pourquoi alors n’avoir eu recours qu’au seul CAL ?… N’est-ce pas discriminatoire par rapport aux citoyens de toutes les autres confessions ?

Le deuxième élément déclencheur

Le deuxième élément déclencheur aura ensuite été constitué par de fameux ‘Likes’ affichés par certains membres de la Majorité actuelle sur différents ‘Post’ Facebook, très dégradants, à propos de l’intervention courageuse de cette ‘simple’ citoyenne, mère de famille nombreuse. Voici, par exemple, l’un de ces ’Post’ Facebook, malheureusement ‘Likés par des membres de la Majorité, aux contenus si diffamants, si méprisants et si discriminants : « Hé mais les cathos ultras, c’est vraiment les pires, en fait. Caché.es derrière leur amour de Jésus pour prôner l’inverse de ses valeurs
de tolérance et d’ouverture(…) la meuf (…) la gerbe (…) ) » !

Le Post Facebook, si emblématique d’un certain ‘ressentimisme’, pourrait être utilement analysé avec une
classe de 3 ème secondaire par exemple, d’abord sur son contenu et l’utilisation d’un ‘certain’ vocabulaire. Car, figurez-vous qu’à aucun moment de son Interpellation citoyenne par cette courageuse mère de famille, cette dernière n’avait fait mention ou état de sa confession… Par ailleurs, l’auteur si ‘courageux’ de ce ‘Post’ aurait-il seulement osé parler publiquement de certaines autres confessions de la sorte ? Je vous pose la question. Ou plutôt, je la pose ici à la Majorité actuelle… En tout état de cause, ce que l’on sait depuis Karl Marx au moins, c’est que comme le disait déjà très justement ce dernier : « S’en prendre à la religion chrétienne, c’est désormais comme (et aussi courageux que de) donner une gifle à sa grand-mère »…

Le troisième élément déclencheur

Le troisième élément déclencheur à ma prise de décision aura quant à lui consisté en la très décevante non-réponse (même pas le moindre ‘Accusé de réception’…) à un pourtant très constructif courrier adressé par mes soins aux représentants principaux des Engagés siégeant au sein de la Majorité, à commencer par Monsieur le Bourgmestre. Ce courrier expliquait très simplement, mais très clairement aussi, quelles étaient mes propositions et demandes, alignées à mes valeurs, permettant de contribuer à envisager mon maintien au sein de la Majorité.

Le quatrième élément déclencheur. Ou la goutte qui fit déborder le vase

Enfin, le quatrième élément déclencheur (la goutte qui en réalité fit déborder le vase) aura résidé dans mon désaccord, clairement et publiquement exprimé en Conseil communal, non seulement avec la manière dont aura été imposée, par certains membres de la Majorité à la totalité de la Majorité, à la va-vite et dans ce que l’on peut interpréter comme une sorte de ‘chantage moral’, la fameuse ‘Motion sur l’urgence d’une action politique et humanitaire pour la Palestine’ ; mais aussi et bien sûr, comme tant d’autres citoyens de Wavre et membres du Conseil communal, avec le fond même de la question, sur lequel je me suis donc déjà longuement et publiquement exprimée lors du dernier Conseil communal de juin 2025 (aux minutes duquel je renvoie pour ce qui concerne ma prise de parole).

Je m’en voudrais évidemment de terminer ici sans ajouter et bien clairement préciser que ces différences d’approche dans ce que l’on pourrait appeler le ‘Service politique’ n’enlèvent rien aux liens (parfois d’amitié ou d’estime) que j’ai pu tisser avec de nombreux membres du groupe des Engagés à Wavre. D’ailleurs, c’est précisément la raison pour laquelle je me permets, très simplement mais très sérieusement aussi, de les inviter à encore réfléchir à un toujours possible dépôt d’une ‘Motion de méfiance collective’ quant à la Majorité actuelle et permettant ensuite la constitution d’une nouvelle Majorité Engagés-MR, cette fois bien davantage à l’image du souhait citoyen de tout Wavre, à savoir :
répondre aux besoins les plus urgents des citoyens, non pas ailleurs et demain, mais ici et maintenant !

Catherine Jongen-de Cumont – Contribution externe

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