Le Gent Festival van Vlaanderen a annulé le concert du Münchner Philharmoniker prévu le 18 septembre, sous prétexte que son chef Lahav Shani est également directeur de l’Orchestre philharmonique d’Israël. Les organisateurs évoquent un manque de garanties sur sa « distance » vis-à-vis du « régime génocidaire de Tel Aviv ». Or, Israël n’a jamais été condamné pour génocide et n’a aucune intention génocidaire, contrairement au Hamas qui a revendiqué le massacre du 7 octobre.
Le Centre d’information et de documentation juif (JID) dénonce une décision « moralement indéfendable » qui vise Shani « uniquement en raison de sa nationalité », rappelant les pires exclusions du XXe siècle. L’organisation parle de racisme et d’un boycott culturel qui détruit tout dialogue.
Le ministre allemand de la Culture a, lui, fustigé une « honte pour l’Europe ». Car Shani, qui s’est pourtant exprimé à plusieurs reprises pour la paix et la réconciliation, est réduit au silence au nom d’un climat idéologique qui confond critique d’Israël et rejet des artistes israéliens.
L’ambassadrice d’Israël à Bruxelles, Idit Rosenzweig-Abu, a abondé dans le même sens. « Il existe un mot pour qualifier la discrimination d’une personne uniquement sur base de son origine : le racisme. Et lorsqu’il s’agit d’un Juif, c’est de l’antisémitisme », a-t-elle écrit sur X.
En Flandre, le ministre-président Matthias Diependaele a dit comprendre la volonté du festival d’envoyer un signal politique, mais il a rappelé que cela ne pouvait se faire « au détriment d’un individu, en l’occurrence un chef d’orchestre de renommée internationale, uniquement en raison de son origine. C’est une voie que nous ne devons pas emprunter dans une société démocratique et moderne ».
Lahav Shani, qui doit prendre ses fonctions de chef d’orchestre de l’Orchestre philharmonique de Munich pour la saison 2026/2027, est actuellement directeur musical du Philharmonique d’Israël.
A.G.
(Photo: Matthias Balk/dpa)
