Moins de quatre jours après la spectaculaire intrusion dans le ciel polonais de 19 drones russes, la Roumanie a affirmé samedi qu’un appareil sans pilote avait violé son espace aérien. Bucarest, sans attribuer formellement l’engin à Moscou, a indiqué que l’incident avait eu lieu lors d’une attaque russe visant des infrastructures en Ukraine voisine. Deux F-16 ont été dépêchés et ont suivi le drone jusqu’à sa disparition des radars près du village de Chilia Veche, indique nombre de médias de dimanche matin.
Cet épisode intervient alors que la Pologne et l’OTAN multiplient les mesures de vigilance. Varsovie a fermé temporairement l’espace aérien au-dessus de l’aéroport de Lublin samedi, entraînant des retards et détournements de vols. « Nous restons vigilants », a prévenu le Premier ministre Donald Tusk, qui a dénoncé la menace persistante des drones russes opérant à proximité de la frontière.
Les pays de l’OTAN sur le qui-vive
Depuis l’incursion d’une vingtaine de drones dans la nuit du 9 au 10 septembre – la première de cette ampleur depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 – les pays de l’Alliance renforcent leurs dispositifs. Les forces polonaises et alliées maintiennent leurs avions et systèmes de défense aérienne en alerte maximale. La France, l’Allemagne et la Suède ont annoncé un soutien accru à la défense aérienne de la Pologne.
Aux États-Unis, le secrétaire d’État Marco Rubio a jugé cette intrusion « inacceptable » et « dangereuse », tout en soulignant qu’il faudra « quelques jours » pour déterminer si Moscou visait délibérément le territoire polonais. Donald Trump a de son côté conditionné de nouvelles sanctions contre la Russie à un arrêt des achats de pétrole russe par les pays de l’OTAN.
Sur le terrain, Kiev poursuit sa riposte. Samedi, un drone ukrainien a visé un complexe pétrolier de Bachneft à Oufa, dans le centre de la Russie, à 1 400 kilomètres de la ligne de front. L’attaque a provoqué un incendie sans faire de victimes. Le renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué l’opération, qualifiée de « terroriste » par les autorités locales.
Alors que la guerre s’enlise, les besoins financiers de l’Ukraine explosent. Selon le Premier ministre Denys Chmygal, plus de 100 milliards d’euros seront nécessaires en 2026 pour soutenir l’effort de défense du pays.
La rédaction
(MICHEL GANGNE / AFP)