À Bruxelles, la Belgique a rappelé une réalité chiffrée que beaucoup préfèrent ignorer : l’Union européenne ne représente que 6,9 % des émissions mondiales de CO₂. Pour la ministre wallonne Cécile Neven (MR), chargée du climat, cette donnée doit guider toute décision sur les objectifs climatiques.
« Oui, nous pouvons envisager une cible ambitieuse à l’horizon 2040, mais pas à n’importe quel prix. Il faut des garanties solides pour protéger nos citoyens et nos entreprises », a-t-elle déclaré avant la réunion des ministres européens de l’Environnement.
La Commission européenne propose une réduction de 90 % des émissions d’ici 2040 par rapport à 1990. Mais ce seuil suscite de fortes tensions entre États membres, inquiets d’un impact démesuré sur l’économie européenne. « Sans un plan crédible d’investissements et de restructurations industrielles, l’ambition restera purement théorique », a insisté Neven, en posant la question : les conditions environnementales imposées par Bruxelles ne risquent-elles pas, au final, de nuire aux affaires ?
Dans l’attente d’un accord global, la présidence danoise a mis sur la table une déclaration d’intention intermédiaire, évoquant pour 2035 une baisse des émissions comprise entre 66,3 % et 72,5 %. La cible définitive serait arrêtée une fois le compromis trouvé sur 2040.
Mais pour la Belgique, l’essentiel est ailleurs : rappeler que les efforts européens, pour légitimes qu’ils soient, ne peuvent suffire seuls à enrayer le changement climatique. « Il est crucial de trouver le bon équilibre entre ambition climatique et sauvegarde de notre compétitivité, surtout quand les grands pollueurs mondiaux continuent de creuser l’écart », a averti Neven.
La rédaction
(Photo @ LA VOIX DU NORD)