OpenAI, la société américaine à l’origine de ChatGPT, est devenue la start-up non cotée la plus valorisée au monde. Sa capitalisation atteint désormais 500 milliards de dollars, un niveau inédit pour une entreprise de ce type, selon le Financial Times et Bloomberg.
Ce nouveau record s’explique par une opération de ventes de titres sur le marché secondaire. Les employés d’OpenAI ont cédé pour 6,6 milliards de dollars de parts à un groupe d’investisseurs triés sur le volet, comprenant notamment Thrive Capital, SoftBank (banque d’investissement japonaise) et Dragoneer Investment Group. La demande était telle, selon le FT, qu’OpenAI aurait autorisé ses salariés à vendre jusqu’à 10 milliards de dollars de titres au total.
Devant SpaceX d’Elon Musk
Avec cette valorisation, OpenAI détrône SpaceX comme la première start-up non cotée du monde. La société aérospatiale d’Elon Musk avait été valorisée à 400 milliards de dollars en juillet dernier. La comparaison illustre l’attrait massif que suscite aujourd’hui l’intelligence artificielle générative, devenue le nouveau champ de bataille de la tech mondiale.
Fondée en 2015 à San Francisco, OpenAI s’est fait connaître du grand public en novembre 2022 avec le lancement de ChatGPT, qui a démocratisé l’usage de l’IA conversationnelle. Devenu un phénomène mondial, l’outil a attiré des millions d’utilisateurs en quelques mois et provoqué une course à l’IA générative, forçant les géants du numérique (Google, Meta, Amazon, Microsoft) à accélérer leurs propres développements.
Financement et modèle économique
La trajectoire financière d’OpenAI est spectaculaire. En mars dernier, la société avait levé 40 milliards de dollars auprès de SoftBank, une opération qui la valorisait déjà à 300 milliards de dollars. Le cap des 500 milliards en quelques mois reflète l’appétit intact des investisseurs pour l’IA. D’après le média spécialisé The Information, OpenAI a généré environ 4,3 milliards de dollars de revenus sur le premier semestre 2025.
La société, qui s’était interrogée sur son statut juridique, a finalement décidé de rester une entité à but non lucratif, tout en permettant à ses employés et investisseurs d’obtenir des retours via ces cessions secondaires.
Malgré ses revenus en forte croissance, OpenAI prévoit de dépenser des milliards de dollars supplémentaires dans les prochaines années pour financer l’infrastructure informatique massive nécessaire au développement et à l’entraînement de ses modèles. La course aux supercalculateurs et aux puces spécialisées, dominée par Nvidia, impose en effet des investissements d’une ampleur rarement vue dans l’histoire récente de la tech.
Une concurrence féroce
L’enthousiasme des investisseurs ne se limite pas à OpenAI. Son principal rival, Anthropic, créateur du modèle Claude, revendique désormais une valorisation de 183 milliards de dollars après une levée de fonds de 13 milliards en septembre. Le secteur de l’IA générative est ainsi devenu l’un des plus compétitifs et les plus spéculatifs au monde.
Avec ses 500 milliards de dollars, OpenAI s’impose comme un symbole : jamais une start-up n’avait atteint un tel niveau de valorisation hors des marchés boursiers. Reste à savoir si la société pourra transformer cet engouement en rentabilité durable, dans un secteur où les promesses de croissance s’accompagnent d’incertitudes colossales, qu’elles soient technologiques, éthiques ou réglementaires.
La rédaction
(Credit Image: © Algi Febri Sugita/ZUMA Press Wire)
