Le Premier ministre belge Bart De Wever a tiré la sonnette d’alarme lors de la rentrée académique de l’université de Gand : sans réformes profondes, le modèle social européen vivra ses dernières années.
« L’État-providence s’effondrera encore de votre vivant si les politiques ne changent pas. » C’est en ces termes que Bart De Wever (N-VA) a interpellé les étudiants de l’université de Gand, où il donnait mardi matin la leçon inaugurale du politologue Carl Devos. Dix ans après un premier passage remarqué consacré à la migration, l’actuel Premier ministre a choisi cette fois de dresser un constat inquiétant sur la viabilité du modèle social européen.
Selon lui, la « troisième voie » née après 1945 – cet équilibre entre solidarité et économie de marché – touche à sa fin. Le socle de prospérité sur lequel reposaient la santé, les pensions et la lutte contre la pauvreté « ne peut plus supporter le poids de ses propres promesses ». « Si rien ne change, l’État-providence s’effondrera, non pas de mon vivant, mais du vôtre », a-t-il lancé, sous les applaudissements d’une partie de l’auditoire.
Pour éviter ce scénario, De Wever plaide pour un allongement des carrières, une hausse de la productivité et une réduction drastique des dépenses publiques. « La Belgique n’excelle dans aucun de ces domaines », a-t-il déploré, avant de défendre des mesures comme la limitation de la durée du chômage ou la lutte contre les arrêts maladie prolongés.
Mais au-delà du cadre national, le Premier ministre situe le véritable défi à l’échelle du continent. L’Europe, selon lui, doit « remettre de l’ordre dans ses priorités » et cesser de « se mener à elle-même une guerre commerciale ». Le Benelux, estime-t-il, pourrait une fois encore servir d’avant-garde à ce sursaut économique et politique qu’il appelle de ses vœux.
La Rédaction
