Le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette (PS), a adressé une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR), au procureur du Roi Julien Moinil et au chef de corps de la zone Bruxelles-Midi, Jurgen De Landsheer, après de nouveaux tirs survenus la semaine dernière près de l’école communale Les Quatre Saisons. Plusieurs balles ont été retrouvées dans le bâtiment scolaire, dont une logée dans le châssis du secrétariat et une autre dans une salle de classe.
« Je veux bien être le bourgmestre qui rassure, mais cela suffit », déclare Jean Spinette. « Le personnel a été super, résilient, compréhensif. Mais on a besoin de renfort, de présence policière. » Dans sa lettre, il dénonce la « banalisation » des violences par armes à feu et réclame un renfort immédiat des effectifs sur le terrain.
« Ce mardi, je suis allé rencontrer un instituteur de primaire pour le rassurer, accompagné de deux agents de la zone Midi, après la découverte d’une balle fichée dans le châssis de la fenêtre de sa classe », écrit-il. « Je suis ensuite allé voir des institutrices de maternelle pour échanger en les rassurant autant que je le pouvais. »
Une violence jusqu devenue insupportable
Mais l’émotion a vite laissé place à la colère. « Il n’est pas possible de chercher à banaliser le fait de voir que des échanges de tirs à l’arme de guerre aient lieu à proximité d’une école. Ce n’est ni banal, ni une fatalité », insiste le maïeur, fustigeant la difficulté à obtenir des renforts policiers : « On me dit qu’il n’est pas possible de mettre des effectifs en permanence sur l’espace public… mais on ne peut pas non plus me demander de comprendre qu’on ne trouve pas deux patrouilles pour venir renforcer notre zone. »
Jean Spinette évoque enfin la peur des familles : « Il est impossible d’expliquer à des parents que l’innocence de leurs enfants ait pu se retrouver à portée d’une guerre de gangs. »
Un rendez-vous est prévu avec le ministre de l’Intérieur dans les prochains jours.
La Rédaction
(BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK)