Rien n’est jamais simple à Marianne. L’hebdo racheté par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky traverse une nouvelle zone de turbulences, détaille abondemment Le Figaro. Accusant des pertes de trois millions d’euros en 2024 et après plusieurs tentatives de vente avortées et le départ de Natacha Polony, la rédaction a voté une motion de défiance contre sa nouvelle directrice, Ève Szeftel (photo), accusée d’« interventionnisme » et de « management brutal » par les journalistes les plus à gauche. Elle tient bon, estimant qu’il faut moins de papiers « militants » et davantage intéresser le lecteur pour booster les abonnements.
Entrée en fonction il y a dix mois, l’ancienne journaliste de l’AFP et de Libération voulait remettre de l’ordre. « Nos lecteurs veulent qu’on distingue mieux les faits des opinions », dit-elle. Elle a imposé la fin des « portraits défouloirs » et un resserrage éditorial autour des enquêtes jugées plus solides. La direction estime qu’il faut s’adapter à la demande du lectorat — sécurité, immigration, pouvoir d’achat — plutôt qu’aux obsessions d’une certaine gauche médiatique qui règne encore au sein de Marianne, hebdo « souverainiste » fondé par Jean-François Kahn.
Mais dans une rédaction où le souvenir de Natacha Polony reste fort, la greffe passe mal. Le conflit israélo-palestinien a cristallisé les tensions. Certains l’accusent d’un trop grand tropisme pro-israélien. D’autres reconnaissent que « Gaza est parfois un prétexte » pour remettre en cause la hiérarchie. Szeftel assume : « Je ne laisserai pas qualifier le Hamas de mouvement de résistance dans nos pages. Marianne ne doit pas s’enfermer dans le militantisme. »
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