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Lecornu échappe à la censure : un sursis politique à 18 voix près

par H. DB
Photographie de Martin Noda / Hans Lucas Martin Noda / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les deux motions déposées contre le nouveau gouvernement ont été rejetées. Si la majorité reste introuvable, le Premier ministre a évité de peu une chute précoce.

À peine quatre jours après sa nomination, Sébastien Lecornu a surmonté, ce jeudi 16 octobre, un premier test parlementaire à haut risque. L’Assemblée nationale a rejeté les deux motions de censure déposées contre son gouvernement par La France insoumise (LFI) et par le Rassemblement national (RN) avec son allié de l’Union des droites pour la République (UDR).
La première, menée par les « insoumis », a échoué à 18 voix près : 271 députés ont voté pour, alors qu’il en fallait 289 pour faire tomber le gouvernement. La seconde, déposée par le RN, n’a recueilli que 144 suffrages, la gauche refusant de s’y associer.

La gauche divisée, le PS clé de voûte du sauvetage

L’issue du vote s’est jouée sur la position des socialistes. Sébastien Lecornu avait, deux jours plus tôt, annoncé la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028 et son renoncement à recourir à l’article 49.3 pour faire adopter le budget 2026. Ce geste, perçu comme un gage d’apaisement, a convaincu la direction du Parti socialiste de ne pas censurer le gouvernement.
Seuls sept députés PS, majoritairement élus d’outre-mer, ont défié cette ligne. À l’inverse, les groupes LFI, Écologiste et GDR (communistes) ont voté quasi unanimement pour la censure. Trois écologistes – Delphine Batho, Catherine Hervieu et Dominique Voynet – ainsi que deux députés communistes, Édouard Bénard et Yannick Monnet, se sont abstenus.

Le Rassemblement national (123 députés) et l’UDR (16 députés) ont soutenu la motion de LFI, formant un attelage inédit entre extrêmes. Côté droite classique, seule Alexandra Martin, députée LR des Alpes-Maritimes, a voté la censure, suivant l’appel du maire de Cannes David Lisnard. Le groupe LIOT, divisé, n’a donné aucune consigne : un seul de ses membres, Olivier Serva (Guadeloupe), a voté pour.

La charge de LFI : « un gouvernement de vaincus »

Pour défendre sa motion, Aurélie Trouvé, députée en Seine-Saint-Denis du groupe LFI, a livré un réquisitoire virulent : Sébastien Lecornu serait un « moine-soldat » menant une « guerre sacrée » au service d’un pouvoir déconnecté. Elle a accusé Emmanuel Macron d’avoir nommé un « gouvernement de vaincus » et fustigé une suspension des retraites « qui n’est qu’un leurre, un subterfuge », glissée selon elle dans « un amendement budgétaire sans garantie ».

Le RN dénonce « l’accord de la honte »

À la tribune, Marine Le Pen a relayé sa propre motion, qualifiant le budget à venir de « musée des horreurs de Bercy ». Elle a dénoncé un « accord de la honte » entre la majorité et les socialistes, accusant le gouvernement d’avoir « tout sacrifié pour éviter de retourner aux urnes ».
« Vous n’échapperez pas au vote des Français », a-t-elle lancé, évoquant sa hâte de voir venir une dissolution de l’Assemblée.

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