Le premier ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, qu’il a contribué à mettre sur pieds en 1989, regrette l’absence d’hommes et de femmes « de coffre » capables de mener à bien des négociations qui s’enlisent. Il regrette surtout que les parties ne soient pas en mesure de commencer par un certain « B.A.-BA » : communiquer entre-eux.
21news: Que vous inspire, alors que Bruxelles est sans gouvernement depuis 500 jours, la paralysie actuelle de la Région ?
Charles Picqué : Je ne m’imaginais pas qu’on puisse en arriver là et que certains, pour des raisons qu’ils évoqueront, paralysent cette région, devenant un peu les alliés objectifs de ceux qui contestent l’existence de la région et en critiquent la gestion (dont les partis nationalistes flamands, NDLR, qui partent du principe que Bruxelles est mal gérée et doit être mise sous tutelle).
Tous ceux de ma génération, et même de celles avant, qui se sont battus pour mettre sur pieds cette région ; on a l’impression qu’ils sont déjà oubliés. A l’époque, le fédéral avait une tutelle sur Bruxelles, et la traitait de manière particulièrement rude ; on éventrait la ville allègrement, on abattait des bâtiments d’intérêt architectural évident, et ainsi de suite. Toute cette période de combativité affirmée pour constituer la région ; tous ces efforts semblent mener aujourd’hui à une situation qui nous rend extrêmement fragile. Je pense que les nationalistes flamands n’ont jamais espéré qu’on se suiciderait sans leur intervention.
21news : Les jeunes générations semblent avoir oublié que la mise sur pieds de la Région fin des années 1980 a été un sacré combat…
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