La Ville de Marseille avait annulé une heure avant la séance la projection de Sacré Cœur au château de la Buzine au nom de la laïcité. Le tribunal administratif a retoqué la décision et ordonné la reprogrammation du film.
Le maire Benoît Payan dit « ne pas faire appel » et promet de « reprogrammer » pour que « les choses se passent le plus tranquillement possible ». À l’origine, cinq séances étaient prévues. Une projection a eu lieu en urgence samedi à 20 h — sans véritable information du public. D’autres doivent suivre « à des heures normales », conformément à l’ordonnance, affirment les intervenants.
Le sénateur Stéphane Ravier (Divers droites), à l’initiative du référé, dénonce une « censure » et un « deux poids, deux mesures » : en 2023, la même salle avait projeté Kundun de Martin Scorsese sur le Dalaï-Lama. La municipalité avait alors soutenu qu’il s’agissait d’un « prix Nobel de la paix », pas d’un chef spirituel.
La sénatrice LR Valérie Boyer salue une décision qui « remet l’église au milieu du village » et fustige une « laïcité à géométrie variable » : atteinte à la liberté d’expression, de création et de diffusion artistique, selon elle.
Le docu-fiction devait être reprojeté dimanche à 18 h puis jusqu’à mardi, avant de poursuivre les séances manquantes pour respecter le programme initial. Les réalisateurs et soutiens soulignent par ailleurs le succès populaire du film (plus de 200.000 entrées en moins de trois semaines, malgré peu de salles), signe d’un public « lassé » des polémiques.
La Rédaction
(Photo : Belgaimage)
