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Anderlecht : un quartier échappe au contrôle du stationnement depuis plus de dix ans

par Maxence Dozin

À Anderlecht, près de 300 places de stationnement situées autour de la place Alphonse Lemmens, dans le quartier de Cureghem, échappent à tout contrôle depuis plus de dix ans. Une situation unique à Bruxelles, due à l’insécurité persistante dans ce secteur marqué par le trafic de drogue et les violences urbaines. Parking Brussels refuse d’y envoyer des agents pour raisons de sécurité.

Selon la DH, l’agence régionale Parking Brussels, en charge du contrôle du stationnement dans la commune depuis 2015, refuse d’y envoyer ses agents. La raison ? Des conditions jugées trop dangereuses. « Le quartier Lemmens est devenu une zone de non-droit pour le stationnement », reconnaît l’échevine de la Mobilité, Halina Benmrah (MR).

L’absence de contrôle, qui remonterait même à 2012 alors que la commune gérait encore elle-même le stationnement, transforme de fait ces emplacements en zones de stationnement gratuites. Cela représente environ 1,25 % des 24 000 places de la commune, normalement payantes en zone verte entre 9 h et 18 h. Un manque à gagner certain, mais surtout une inégalité de traitement entre les habitants, selon l’élue.

Des agents qui craignent pour leur sécurité

Le quartier Lemmens concentre de multiples problèmes : trafic de stupéfiants, intimidations, stationnement en double file, véhicules abandonnés ou sans plaques. La présence de nombreux garagistes et revendeurs de voitures accentue encore le désordre. Ces conditions ont conduit le Service interne de prévention et de protection du travail de Parking Brussels à déconseiller tout contrôle « dans l’état actuel des choses », afin de préserver la sécurité et le bien-être psychosocial des agents.
Des coups de feu tirés dans le secteur cet été n’ont fait que renforcer cette prudence.

Des conditions strictes avant tout retour sur le terrain

Pour envisager une reprise des contrôles, Parking Brussels exige plusieurs garanties, dont des patrouilles de police régulière pendant les contrôles.

Les contrôles se feraient exclusivement en scan car, jamais à pied, et uniquement aux heures les plus calmes. Le dispositif devrait être interrompu immédiatement en cas de « montée de tension ».
Mais pour l’instant, la principale condition reste hors de portée : « J’ai demandé à la police, ils m’ont dit que c’était infaisable de mobiliser une équipe à chaque passage », admet Mme Benmrah. Deux passages hebdomadaires étaient envisagés pour commencer.

Un blocage qui perdure

L’échevine dénonce une situation « inacceptable » et promet de maintenir la pression sur Parking Brussels : « Ce n’est pas une question d’argent, mais d’égalité entre les quartiers. Nous n’accepterons rien de neuf de la part de l’agence tant que ce problème ne sera pas résolu. »

La rédaction, avec Maxence Dozin

(Photo Belgaimage)

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