L’Australie a commencé à expulser vers Nauru des migrants en situation irrégulière, dont un grand nombre a été condamné pour des infractions lourdes – notamment des meurtres – a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur Tony Burke.
Jusqu’à 354 personnes pourraient être transférées vers ce micro-État d’Océanie, à peine plus vaste que le Vatican. Beaucoup d’entre elles séjournaient depuis des années dans des centres de détention australiens après l’annulation de leur visa pour violences graves ou affaires criminelles. D’autres voyaient leurs dossiers administratifs rester bloqués.
Un premier transfert a déjà été effectué, selon Canberra, dans le cadre d’un accord de 1,4 milliard d’euros étalé sur 30 ans versé à Nauru pour accueillir ces individus.
Une décision qui fait polémique
L’Australie se disait dans l’impossibilité de les renvoyer vers leur pays d’origine en raison de risques de persécution ou de guerre. Mais une décision de justice de 2023 a jugé illégale leur rétention sans limite de temps, contraignant le gouvernement à trouver une solution alternative.
Le renvoi de ces migrants avait déclenché une vive polémique dans l’opinion publique. Sur l’île de Nauru, largement dévastée par l’exploitation du phosphate, les expulsés obtiendront un visa longue durée et pourront théoriquement s’intégrer à la population locale d’environ 12.500 habitants.
L’Australie avait déjà utilisé Nauru comme centre offshore de détention pour les arrivées par bateau : une politique très critiquée à l’étranger, marquée par 14 morts, plusieurs tentatives de suicide et six signalements à la Cour pénale internationale avant son démantèlement progressif.
La Rédaction
(Photo d’illustration : Xinhua/Wang Shen)
