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Pays-Bas : Rob Jetten et Geert Wilders au coude-à-coude

par Harrison du Bus
SIMON WOHLFAHRT / AFP

Les élections législatives néerlandaises se soldent par un résultat historique : le libéral pro-européen Rob Jetten (D66) et le populiste Geert Wilders (PVV) obtiennent chacun 26 sièges. Jamais le premier parti du pays n’avait recueilli aussi peu de mandats. La formation d’un gouvernement s’annonce longue et périlleuse.

La soirée électorale s’est transformée en véritable suspense national. À mesure que les bulletins étaient dépouillés, les deux principales formations – le parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders et le parti libéral-progressiste D66 de Rob Jetten – se sont retrouvées au coude-à-coude. Selon les chiffres quasi définitifs (99,7 % des votes comptés), chacune réunit 16,7 % des suffrages et 26 sièges sur les 150 que compte la Deuxième Chambre. Moins de 2 000 voix les séparent, un écart inédit dans l’histoire politique néerlandaise.

Le VVD de Dilan Yesilgöz arrive troisième avec 22 sièges, suivi du bloc travailliste-écologiste GL/PvdA (20) et des chrétiens-démocrates CDA (18). Les autres formations – JA21, FVD et divers petits partis – se partagent les 22 mandats restants. La participation atteint 78,4 %, légèrement supérieure à celle de 2023.

Une égalité inédite entre libéraux et populistes

Les graphiques publiés par le Times et NOS.nl illustrent une recomposition majeure : D66 progresse de plus de 10 points par rapport à 2023, tandis que le PVV, qui avait alors créé la surprise en arrivant premier avec 37 sièges, en perd 11. La coalition écologiste-travailliste recule également (– 3,2 points), tandis que le CDA retrouve un second souffle (+ 8,4 points).

Le scrutin marque un net affaiblissement de l’extrême droite et du national-conservatisme, sans pour autant offrir de majorité claire. Au moins quatre partis seront nécessaires pour atteindre la barre des 76 sièges exigée pour gouverner. « C’est la première fois qu’aucun parti n’atteint 30 mandats », rappelle l’agence Belga.

Le rapport de force traduit aussi l’évolution rapide de Rob Jetten, 38 ans, qui a mené une campagne énergique sur le thème : Het kan wél ! (« Oui, c’est possible ! »). Se revendiquant patriote progressiste, il a recentré son discours, se disant fier de son pays tout en défendant une Europe forte et une politique climatique ambitieuse. Il serait, en cas de succès, le plus jeune Premier ministre et le premier ouvertement homosexuel de l’histoire des Pays-Bas.

Une coalition à bâtir dans un paysage fragmenté

Rien n’indique toutefois que Jetten pourra former un gouvernement rapidement. Geert Wilders a averti qu’il engagerait des recours si D66 lançait des négociations avant la proclamation officielle des résultats. « Tant qu’il n’y a pas 100 % de clarté, aucun éclaireur de D66 ne peut commencer à travailler », a-t-il prévenu sur X.

Cette tension reflète la profonde fragmentation du paysage politique : 27 partis étaient en lice et plus de 1 100 candidats figuraient sur un bulletin géant, symbole d’un multipartisme devenu quasi ingouvernable. Le précédent gouvernement, formé en 2024 après sept mois de tractations, s’était effondré au bout d’un an à cause de divisions sur la politique migratoire.

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