Le nouveau ministre bruxellois des Finances et du Budget, Dirk De Smedt (Open VLD), a confirmé vendredi en commission que le gouvernement bruxellois pourrait se retrouver sans liquidités dès le mois d’avril si certaines sources de financement venaient à se tarir. Une situation jugée « logique » au vu des déficits accumulés et des décalages structurels dans les rentrées fiscales.
De Smedt reconnaît que la pression sur la trésorerie du Région est désormais systémique, conséquence directe de plusieurs années de budgets déficitaires, de dépenses incontrôlées et d’un recours croissant aux lignes de caisse. Face au risque d’assèchement de la trésorerie, il a réuni jeudi le Comité de stratégie financière afin d’élaborer « un plan réaliste et exécutable pour lever du capital, stabiliser la trésorerie, honorer les engagements et garantir l’accès au financement de marché ».
Le ministre dit examiner tous les scénarios, y compris les mesures nécessaires si une ligne de crédit venait à disparaître. Belfius a déjà signalé des limites. Chez ING, la ligne de caisse arrive à échéance et des négociations sont toujours en cours. De Smedt promet une stricte application d’une « orthodoxie budgétaire » trop souvent « interprétée de manière très large » ces dernières années.
Pour l’opposition, l’alarme est maximale. Le député Benjamin Dalle (CD&V) prévient que le cauchemar redouté depuis des mois est en train de se matérialiser: « Dès avril, la caisse du Région pourrait être vide. Sans cash, les factures ne peuvent plus être payées. Les conséquences seraient immédiates pour les services publics, les fonctionnaires et les associations qui assurent des missions essentielles. »
Selon Dalle, il n’existe plus qu’une seule issue: les six partis qui discutent depuis huit semaines d’un accord budgétaire doivent enfin conclure. Sans quoi Bruxelles s’expose à une crise financière sans précédent, qui fragiliserait encore davantage un Région déjà minée par le sous-financement, les dérives budgétaires et l’absence de réformes structurelles.
La rédaction
(BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK)