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La diabolisation perpétuelle : quand la gauche qualifie la droite d’extrême, faute d’arguments (Carte blanche)

par Contribution Externe

Une opinion de Marcela Gori, vice-présidente (MR) du CPAS d’Anderlecht.

La technique est connue, mais elle continue à me surprendre par sa malhonnêteté intellectuelle : quand on ne sait pas s’opposer au message, on salit le messager.

Et c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui avec une partie de la gauche et de l’extrême gauche. Face aux réformes mises en place, et faute d’arguments, elle qualifie le MR d’extrême droite, et son président de « petit Trump ». Cette gauche qui prétend dénoncer la “haine”, mais qui l’agite comme un drapeau dès qu’on ne pense pas comme elle.

C’est évidemment plus simple que de commencer à débattre ou d’apporter des arguments. Et c’est tellement plus commode pour étouffer la discussion, éviter les chiffres, esquiver les responsabilités, et parfois même… masquer son propre échec.

Dénoncer l’extrême droite est une évidence. La combattre, un défi permanent. Les récentes élections en Italie, Autriche, Pays-Bas, Finlande… démontrent que la démocratie reste fragile, et que nous devons être vigilants.

Vous vous souvenez de cette fable d’Esope « L’Enfant qui criait au loup » ? Elle raconte l’histoire d’un jeune berger qui s’amuse à plusieurs reprises à faire croire aux villageois du village voisin qu’un loup attaque ses moutons. Ceux-ci viennent à son aide, mais à force de venir pour rien leur patience s’amenuise. Le jour où un loup apparaît réellement face au jeune berger, ce dernier appelle à l’aide les villageois qui ne viennent pas, s’imaginant avoir encore affaire à une farce de sa part. Les moutons sont alors mangés par le loup.

Aujourd’hui, la gauche crie au loup en faisant une extension illimitée de l’étiquette « extrême droite ». Elle utilise cette expression comme un extincteur politique dès qu’un constat gêne ou bouscule certains conforts idéologiques.

Réformer le chômage, c’est « d’extrême droite ».

Repenser certaines aides du CPAS, c’est « d’extrême droite ».

S’interroger sur les politiques migratoires, c’est « d’extrême droite ».

Analyser le système des pensions, c’est « d’extrême droite ».

Dire qu’un élu doit au minimum connaître une des deux grandes langues nationales, c’est « d’extrême droite ».

La liste est non-exhaustive et nous permet de constater qu’une certaine gauche n’a plus rien d’intelligent à dire ou proposer.

Une posture dangereuse

Cette posture caricaturale n’est pas sans danger.

Le premier, est qu’il empêche le débat démocratique. L’exemple de la conférence sur les réformes Arizona à Saint-Gilles l’illustre à merveille. Comme un collectif auto-proclamé antifasciste annonce une mobilisation importante pour dénoncer « les mesures racistes » de l’Arizona, le bourgmestre a évoqué rapidement une annulation possible de la conférence. On croit rêver. Mais au MR l’intimidation ne fait pas plier, elle renforce nos convictions.

Le deuxième danger est que cette étiquette, collée au MR, amène régulièrement des altercations d’élus et mandataires MR quand ils sont sur le terrain. Une violence verbale, parfois même physiques qui sont la conséquence directe de cette utilisation permanente de « parti d’extrême droite ». L’équation est enfantine. « Le MR est extrémiste. Les extrêmes, c’est pas bien. S’en prendre au MR est donc légitime ».

Et je le vis régulièrement à Anderlecht : s’entendre traiter d’extrême droite simplement pour rappeler un fait ou une statistique, c’est devenu banal

Le troisième danger est que quand tout devient “extrême droite”, la critique est suspecte, la nuance et le débat impossible, et les problèmes continuent de s’aggraver parce qu’on refuse de les regarder en face. La gauche a trouvé un bouclier : l’insulte. Nous, les libéraux, on préfère les solutions.

Le quatrième danger est qu’à force d’utiliser le même mot pour tout, la gauche le vide de son sens. Coller l’étiquette “extrême droite” à tout ce qui bouge, c’est la meilleure manière d’empêcher qu’on la voie quand elle arrive vraiment. Chez certains, l’extrême droite commence là où la réalité dérange.

Personnellement, je refuse que le débat public soit confisqué par la peur des mots. Je continuerai à défendre le droit de parler vrai, sans tabous. Qu’on nous traite d’extrémistes ou non : cela ne nous empêchera ni de réformer, ni d’avancer.

Marcela Gori, vice-présidente (MR) du CPAS d’Anderlecht

(Photo Belga : Jasper Jacobs)

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