Après l’annonce de Belfius de mettre fin à sa ligne de crédit de 500 millions d’euros avec la Région bruxelloise au 31 décembre, une information circulant mercredi suggérait qu’ING ne prolongerait pas non plus sa propre ligne de crédit du même montant. L’hypothèse relayée par Belga laissait penser que Bruxelles pourrait perdre en quelques semaines l’accès à un milliard d’euros de liquidités. Mais ING dément toute décision arrêtée : « Aucune décision n’a encore été tranchée », a indiqué son porte-parole, surpris de la dépêche.
La seule certitude, pour l’instant, est le retrait confirmé de Belfius. Celui-ci a déjà contraint le gouvernement bruxellois en affaires courantes à lancer une procédure pour désigner une nouvelle banque attitrée, une démarche rarissime pour une entité publique de cette taille. Si ING venait à prendre la même décision, l’impact financier serait considérable.
Une crise de liquidités possible dès avril
Malgré l’absence de décision formelle d’ING, l’exécutif bruxellois reste sur le fil. Dirk De Smedt, ministre du Budget (Open Vld), alerte depuis plusieurs semaines sur la fragilité de la trésorerie régionale : dans le pire scénario, des problèmes de liquidités pourraient émerger dès le mois d’avril prochain. L’absence de gouvernement de plein exercice depuis les élections, combinée à un déficit structurel et à l’absence de budget voté, pèse lourd dans l’analyse des banques et des agences de notation.
Le risque, même incertain, suffit à maintenir une tension élevée. La Région dispose de quelques mois pour rétablir la confiance financière, sécuriser ses financements de court terme et éviter un blocage de ses paiements. De Smedt plaide pour une réaction immédiate et pour l’adoption d’une stratégie budgétaire crédible afin d’écarter un scénario de rupture. Faute de décision rapide, la question d’un shutdown — encore théorique il y a peu — restera suspendue au-dessus des structures régionales.
La Rédaction
(Credit ANP / Hollandse Hoogte / Harold Versteeg)
