La Région bruxelloise s’apprête à franchir un cap dont elle se serait bien passée : elle dépassera ce mardi le record belge de 541 jours sans gouvernement de plein exercice. Jusqu’ici, ce triste titre appartenait au fédéral, entre les élections de 2010 et l’installation du gouvernement Di Rupo en 2011. C’est désormais un compte-à-rebours surtout avec des lignes de crédit d’ING et de Belfius qui arrivent à échéance d’ici quelques semaines.
Comme en 2010, la crise actuelle porte une forte dimension communautaire. Depuis 1999, Bruxelles fonctionne avec une tuyauterie institutionnelle bricolée pour empêcher l’extrême droite flamande – à l’époque le Vlaams Blok, aujourd’hui Vlaams Belang – de paralyser les institutions grâce à une majorité dans le groupe linguistique néerlandophone. D’où le mécanisme garantissant 17 élus flamands sur 89, obtenus avec beaucoup moins de voix que du côté francophone.
Mais ce système, pensé à l’origine comme un bouclier, s’est mué en effet d’aubaine attirant des partis davantage motivés par les sièges accessibles que par la défense d’une communauté linguistique.
Résultat : après les élections de juin 2024, Bruxelles se retrouve face à un paysage politique fragmenté à l’extrême. Du côté néerlandophone, Groen vire en tête devant la Team Fouad Ahidar, formation issue d’une fracture interne au sein du sp.a/Vooruit sur des questions sociétales davantage religieuses que linguistiques.
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