Les élections du 9 juin 2024 n’ont pas seulement renouvelé les assemblées fédérales et européennes. Elles ont profondément redessiné le paysage politique belge, en particulier du côté francophone. Dans un double Courrier hebdomadaire très attendu, le Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP) livre une analyse exhaustive du scrutin. Un travail de fond qui met en évidence une victoire historique et surprenante du MR, un recul sans précédent du PS, et un phénomène électoral inédit autour de Sophie Wilmès.
Dès l’introduction, les auteurs replacent le scrutin dans son contexte exceptionnel. Le 9 juin 2024, les électeurs belges ont été appelés à voter pour jusqu’à onze assemblées différentes, directement ou indirectement. « La plupart des électeurs ont voté trois fois, et certains même quatre fois », rappellent les chercheurs, soulignant le caractère hors norme de cette journée électorale.
Cette complexité institutionnelle, notent-ils, renforce la nécessité d’une analyse approfondie, dépassant les lectures à chaud. L’objectif est clair : « dégager les principaux enseignements du scrutin du 9 juin 2024 en mettant l’accent sur les modifications du paysage électoral qui en résultent ».
Participation : stabilité globale, fractures persistantes
Premier constat : la participation électorale reste globalement élevée. Le taux d’absentéisme moyen s’établit à 11,5 %, en léger recul par rapport à 2019. Mais derrière cette moyenne nationale se cachent de fortes disparités régionales.
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