Habituellement discrète, Susie Wiles, secrétaire générale de la Maison-Blanche, est sortie de sa réserve pour dénoncer comme « malhonnête » une enquête de Vanity Fair consacrée au second mandat de Donald Trump. Dans un message rare publié sur X, elle accuse le magazine d’avoir volontairement omis des éléments de contexte afin de dresser le portrait d’une administration chaotique. Une réaction d’autant plus notable que l’article de Chris Whipple s’appuie sur de longs entretiens avec Wiles elle-même, ainsi qu’avec le vice-président JD Vance, Marco Rubio et plusieurs figures clés de l’entourage présidentiel.
L’enquête décrit au contraire une Maison-Blanche fortement centralisée, disciplinée et entièrement dévouée à Trump, à rebours de la désorganisation qui avait marqué son premier mandat. À la tête de ce dispositif resserré, Susie Wiles, ancienne directrice de campagne en 2024, incarne l’« adulte dans la pièce ». Surnommée la « Reine de glace », elle a gagné la confiance du président par sa franchise et sa loyauté, imposant une rigueur nouvelle pour éviter les fuites, les rivalités internes et les démissions spectaculaires.
Sans jamais se départir de son professionnalisme, Wiles livre quelques confidences. Elle affirme que Trump ne briguera pas de troisième mandat, tout en reconnaissant qu’il s’amuse à entretenir le doute. Elle dément catégoriquement toute intention d’interférer dans de futures élections et rejette l’idée d’un président obsédé par sa défaite de 2020. Elle compare aussi Trump à son père, ancien sportif alcoolique au tempérament difficile, estimant que cette expérience l’a préparée à gérer les personnalités explosives. « Il agit avec la conviction qu’il n’y a rien qu’il ne puisse faire », dit-elle.
Wiles ne cache pas ses désaccords ponctuels, notamment sur les grâces accordées aux émeutiers du 6 janvier ou sur le démantèlement brutal de l’USAID par Elon Musk, qu’elle décrit comme un génie imprévisible, adepte de la méthode du choc. Elle soutient toutefois les figures controversées du cabinet et assume son rôle de gardienne de l’ordre, capable de « lâcher ses pitbulls » lorsque nécessaire.
Sur les dossiers sensibles, elle minimise l’affaire Epstein, nie toute proximité idéologique avec Vladimir Poutine et attribue à Volodymyr Zelensky la responsabilité de l’incident diplomatique de février 2025. Défendant sans relâche le président, elle conclut : « Je ne suis pas une facilitatrice, ni une garce. J’essaie d’être réfléchie. Le temps dira si j’ai été efficace. »
La rédaction
(Photo by Yuri Gripas/Pool/Sipa USA)