Le secrétaire national du SPNS s’insurge contre une « nouvelle mode » visant à décrédibiliser, dans les médias notamment, le travail des forces de police.
21news : Un rapport qualifié « d’incendiaire » par une certaine presse est récemment sorti, dénonçant certaines pratiques de corruption au sein de la police fédérale. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Thierry Belin : Je vais être franc : je pense que ce rapport est un pur scandale. Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi peu professionnel et d’aussi mal construit – bien que je n’en connaisse pas tous les détails. J’en ai discuté avec plusieurs personnes en interne. J’ignore qui a bien pu faire fuiter ce document dans la presse, mais, à mon avis, les intentions de cette personne n’étaient pas louables : il s’agit, une fois de plus, de vouloir mettre à mal la réputation de la police. On pose notamment, dans ce formulaire, des questions à la limite de l’absurde, du type : « est-ce que vous vous entendez bien avec votre supérieur ? », sans préciser une seule seconde – ni chercher à savoir – à qui l’on fait référence dans la hiérarchie. Vous pouvez donc répondre n’importe quoi, et la réponse ne fait pas foi. Même chose avec d’autres questions, du type : « avez-vous déjà été, dans votre carrière, soumis à des tentatives de corruption ? ». Eh bien, pour être franc, je pense qu’il n’y a pas un seul flic en Belgique qui n’ait jamais été confronté à cela. Moi-même, j’ai plus de 40 ans de carrière et je peux vous dire qu’à de très nombreuses reprises, on m’a demandé si je ne pouvais pas donner un coup de main pour faire sauter un PV… Est-ce de la corruption ? Si un policier, de temps en temps, ne regarde pas de côté vis-à-vis de ses informateurs, il les perd : c’est aussi simple que cela. Alors, on appelle cela de la corruption ? Quand cela commence-t-il ? Quand cela se termine-t-il ?
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