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A Londres, 110 000 personnes défilent à l’appel de Tommy Robinson

par Rédaction

Un flot de drapeaux britanniques a envahi samedi 13 septembre le centre de Londres. Près de 110 000 personnes, selon la police, ont répondu à l’appel de Tommy Robinson, figure de la droite britannique qualifiée d' »extrême », pour une mobilisation baptisée « Unite the Kingdom ». L’ancien hooligan, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, a présenté l’événement comme une défense de la liberté d’expression, mais le discours anti-immigration a dominé.

Depuis plusieurs mois, l’activiste multiplie les campagnes contre l’accueil de demandeurs d’asile, notamment devant des hôtels réquisitionnés. Son influence, relayée sur les réseaux sociaux, a contribué à faire de l’immigration illégale un thème central de cette rentrée politique.

Une contre-manifestation, beaucoup moins fournie, a réuni dans les rues voisines plusieurs centaines de militants antiracistes de Stand Up To Racism UK. La police, mobilisant plus d’un millier d’agents, a déclaré vouloir éviter tout débordement.

Les slogans des participants allaient de la critique du premier ministre travailliste, Keir Starmer — certains exigeant sa démission — à des hommages à Charlie Kirk, influenceur américain assassiné mercredi.

À 42 ans, Tommy Robinson reste une figure controversée. Fondateur de l’English Defence League, il a multiplié les condamnations pour troubles à l’ordre public et diffamation. Emprisonné en 2018 puis en 2024, il a été libéré au printemps dernier après une campagne de soutien internationale, notamment relayée par Elon Musk. L’activiste doit à nouveau comparaître en 2026 pour avoir refusé de transmettre le code de son téléphone à la police, en vertu de la législation antiterroriste.

Le rassemblement de samedi s’inscrit dans une série de mobilisations croissantes de ses partisans. En juillet 2024, entre 20 000 et 30 000 personnes avaient déjà défilé à Londres. Cette fois, la démonstration de force a pris une ampleur inédite.

Les organisateurs avaient annoncé la présence de figures de la droite réputée « radicale » britannique et internationale, parmi lesquelles Steve Bannon, ou encore Éric Zemmour. Tous entendent capitaliser sur le climat tendu autour des questions migratoires et identitaires.

Au Royaume-Uni, la liberté d’expression est au cœur d’un débat vif. L’arrestation récente d’un scénariste accusé d’avoir diffusé des propos hostiles aux personnes transgenres, notamment, a relancé les accusations de « dérive liberticide » brandies par une partie de la droite réputée à la marge. Robinson et ses soutiens cherchent à s’emparer de ce terrain, tout en mettant en avant un discours sécuritaire et nationaliste qui séduit une part croissante de l’opinion.

La rédaction

(Photo Belgaimage)

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