Le gouvernement wallon a approuvé in extremis le renouvellement du permis unique de l’aéroport de Charleroi, à quelques jours de son expiration, fixée au 25 juillet. Valable pour 20 ans, ce nouveau permis permet à Brussels South Charleroi Airport (BSCA) de poursuivre son développement, avec pour ambition de passer de 10 à 16 millions de passagers annuels.
La demande, introduite en novembre dernier, incluait la prolongation des autorisations d’exploitation, l’agrandissement du terminal 1 et la régularisation du terminal 2, dont le permis avait été annulé en 2020. Une enquête publique a suscité plusieurs oppositions, notamment de communes riveraines comme Binche ou Fleurus. Les fonctionnaires en charge du dossier recommandaient de plafonner les vols à 72.833 par an (contre 83.000 demandés), ainsi que de supprimer les vols programmés entre 22h45 et 23h.
Une issue positive
Après des semaines de négociations, cinq ministres wallons ont finalement validé le dossier : François Desquesnes (Territoire), Yves Coppieters (Santé et Environnement), Cécile Neven (Aéroports), Pierre-Yves Jeholet (Économie) et le ministre-président Adrien Dolimont. Tous insistent sur l’équilibre recherché entre croissance économique et respect du cadre de vie.
Le permis renouvelé n’impose pas de réduction du nombre de mouvements aériens, mais prévoit un encadrement plus strict : renforcement du monitoring bruit et air, quota de points pour limiter les arrivées après 23h, restrictions accrues entre 22h et 23h et entre 6h30 et 7h dès 2026 (hors long-courriers). Les sanctions pour dépassements sonores seront durcies, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 10.000 euros.
Le gouvernement souligne l’importance de l’aéroport pour l’économie régionale, avec plus de 3.000 emplois directs. BSCA salue une « étape déterminante » qui « confirme son rôle stratégique pour la Wallonie », selon son CEO Christophe Segaert.
Maxence Dozin, avec rédaction
(BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR)
