Le Premier ministre belge Bart De Wever a mis en garde mercredi à la Chambre contre les pressions du Royaume-Uni en faveur d’une saisie des avoirs russes gelés chez Euroclear. Il pointe un danger majeur pour la stabilité financière européenne et la crédibilité de la zone euro.
Alors que le Royaume-Uni multiplie les initiatives pour que les avoirs russes bloqués en Europe soient transférés à un fonds au profit de l’Ukraine, le Premier ministre belge a fait entendre une toute autre musique lors d’un comité d’avis de la Chambre sur les questions européennes ce mercredi. « Les Britanniques sont très actifs, ils ont beaucoup d’idées. Mais quand il s’agit d’en assumer les risques, il n’y a plus personne », a-t-il ironisé.
La cible de cette mise en garde : une proposition relayée notamment par Politico, visant à utiliser les quelque 180 milliards d’euros d’actifs russes gelés à Bruxelles chez Euroclear. Une idée jugée politiquement séduisante, mais économiquement périlleuse. « Eux, ils ont la livre sterling. Ils ne sont donc pas concernés par le risque systémique que cela ferait peser sur l’euro », a tranché De Wever.
Une défiance mondiale en embuscade
Pour le Premier ministre, l’enjeu dépasse largement le soutien à l’Ukraine : une telle saisie unilatérale pourrait provoquer un effet domino financier mondial. « C’est un risque considérable de voir les États du monde entier retirer leurs réserves placées en Europe, et en Belgique en particulier, si le politique commence à dire : ‘on peut vous les prendre si vous êtes impliqués dans un conflit’ », a-t-il prévenu.
Un contact chez Euroclear confirme cette analyse : une rupture de confiance dans le rôle de la Belgique comme pays hôte d’un acteur central du système financier international pourrait affaiblir durablement l’attractivité du continent et mettre sous pression l’euro lui-même.
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