Le dernier baromètre politique Le Soir–RTL enregistre un tassement des deux forces francophones de l’« Arizona » : le MR et Les Engagés. Un signal qu’il faut manier avec prudence.
Les enquêtes d’opinion traduisent un état d’esprit à un moment donné. Ni plus, ni moins. Les résultats de ce baromètre pointent une baisse de confiance envers les deux piliers francophones de la coalition. Mais les prochaines élections fédérales n’auront lieu qu’en 2029. Autant dire que quatre ans restent à écrire dans le marbre de la politique belge.
L’effet des premières mesures
Le gouvernement Arizona — MR, Engagés, N-VA, Vooruit et CD&V — a dû prendre des décisions rapides, parfois douloureuses. Hausse de certaines taxes, rigueur budgétaire, discussion autour de l’âge de la retraite, budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles exsangue et réformes symboliques diverses ont provoqué un retour de flamme dans l’opinion. Rien d’étonnant : les mesures impopulaires produisent rarement un effet immédiat positif dans les sondages.
La Vivaldi avait laissé les finances publiques dans un état de quasi-chaos. Déficit abyssal, dette alourdie, dépenses incontrôlées… L’Arizona n’a pas eu le luxe de distribuer des cadeaux, mais celui — plus ingrat — de remettre de l’ordre et même en remettant un peu d’ordre les résultats sont à ce stade totalement insuffisant.
Trop tôt pour les conclusions
Les sondages servent de baromètre, pas de boussole définitive. L’expérience prouve que l’opinion évolue au gré des réformes, des résultats économiques et du climat social. Le MR et Les Engagés, aujourd’hui en recul, savent que leur pari se joue sur le temps long : démontrer d’ici 2029 que la rigueur assumée était le prix à payer pour redresser la Belgique.
Nicolas de Pape
(BELGA PHOTO THIERRY ROGE)