Le patron de LVMH, Bernard Arnault, s’en est violemment pris à l’économiste Gabriel Zucman, connu pour ses travaux sur l’évasion fiscale et sa proposition d’instaurer une taxe annuelle de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
Dans une déclaration au Sunday Times publiée samedi 20 septembre, l’homme le plus riche de France a dénoncé une « idéologie [qui] vise la destruction de l’économie libérale » et décrit Zucman comme un « militant d’extrême gauche » usant d’une « pseudo-compétence universitaire qui fait largement débat ».
Une taxe controversée
La proposition de l’économiste, qui concernerait environ 1 800 foyers fiscaux, suscite de vives réactions. La gauche y voit un outil de justice fiscale, tandis que le patronat et la droite alertent sur ses effets potentiellement néfastes pour l’investissement et l’outil de production.
Bernard Arnault, dont la fortune est estimée à 154 milliards de dollars par Forbes, estime être « le tout premier contribuable à titre personnel » et juge que l’initiative de Zucman traduit « une volonté clairement formulée de mettre à terre l’économie française ».
Répliques politiques et patronales
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a rétorqué sur X que « ce qui détruit notre économie et notre société, c’est l’absence de toute forme de patriotisme de la part des ultra-riches ».
Du côté des organisations patronales, les critiques se multiplient. Le Medef dénonce un « frein à l’investissement », son président Patrick Martin évoque « une forme de spoliation » et Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, parle d’un « truc absurde » relevant de la « jalousie à la française ».
Certaines voix se montrent néanmoins plus nuancées. Pascal Demurger, co-président d’Impact France et patron de la Maif, a déclaré sur RTL : « Je dis oui à une taxe, c’est clair. Sur la taxe Zucman telle qu’elle est proposée, il y a peut-être des ajustements à faire, des discussions à avoir. »
La rédaction
(Photo by Dimitar DILKOFF / AFP)