Une majorité de juges de la Cour suprême brésilienne s’est prononcée jeudi pour condamner Jair Bolsonaro, accusé d’avoir participé à une « organisation criminelle » visant à renverser l’ordre démocratique après sa défaite électorale de 2022. L’ancien président, 70 ans, encourt jusqu’à 43 ans de prison, une première pour un ex-chef de l’État au Brésil.
La décision, acquise par trois voix contre une après le vote de la juge Carmen Lucia, reste en attente du cinquième magistrat, Cristiano Zanin, ancien avocat de Lula. Bolsonaro, inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis août, nie toute culpabilité. Officiellement absent pour raisons de santé, il a été aperçu jeudi dans son jardin.
Les débats dépassent les frontières brésiliennes : Donald Trump, allié affiché de Bolsonaro, dénonce une « chasse aux sorcières ». Washington a imposé une surtaxe de 50 % sur une large part des exportations brésiliennes, annulé les visas de plusieurs magistrats et sanctionné financièrement Alexandre de Moraes, rapporteur du procès.
Seul un magistrat, Luiz Fux, a plaidé la relaxe, dénonçant un dossier fragile et un complot resté au stade « préparatoire ». Ce vote, sans infléchir l’issue, nourrit l’espoir du camp bolsonariste d’un futur recours.
La rédaction
(Pablo PORCIUNCULA / AFP)