L’Union européenne a vivement critiqué jeudi les nouveaux engagements climatiques annoncés par Pékin. La Chine prévoit de réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre de seulement 7% à 10% d’ici 2035, par rapport à l’année de son pic d’émissions – probablement 2025.
Un objectif jugé insuffisant par le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra : « Ce niveau d’ambition est clairement décevant. Compte tenu de l’empreinte carbone considérable de la Chine, il rend beaucoup plus difficile l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux. »
Avec près de 30% des émissions mondiales, la Chine joue un rôle déterminant dans la lutte contre le réchauffement. Pour s’aligner sur l’objectif de limitation à +1,5°C, Pékin devrait réduire ses émissions d’environ 30% en dix ans par rapport aux niveaux de 2023.
Les observateurs reconnaissent que l’objectif affiché est modeste, mais estiment que la Chine pourrait le dépasser grâce à la montée en puissance de ses technologies « propres ». Il s’agit néanmoins de la première fois que le premier pollueur mondial se fixe une réduction chiffrée à moyen terme – un contraste avec les États-Unis, qui s’apprêtent à se retirer de l’accord de Paris.
En Europe, le débat reste lui aussi tendu. La Commission a proposé en juillet une réduction de 90% des émissions d’ici 2040, mais les États membres ne sont pas encore parvenus à un accord. Certains eurodéputés du PPE, comme l’Allemand Peter Liese, évoquent des compromis autour de -87% ou -88%, susceptibles de rallier une majorité incluant S&D, Renew, ECR et peut-être les Verts.
Faute de consensus au Conseil la semaine dernière, les Vingt-sept se sont contentés d’une déclaration mentionnant une fourchette de -66,25% à -72,5% en 2035, par rapport à 1990.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a néanmoins réaffirmé à l’ONU que l’Europe « maintiendra le cap de l’ambition climatique » et présentera formellement son objectif pour 2035 en vue de la COP30, prévue en novembre 2025 au Brésil. « Nos émissions ont déjà baissé de près de 40% depuis 1990 et ne représentent plus que 6% du total mondial », a-t-elle souligné.
La rédaction
(Photo Belgaimage)