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Bruxelles sans gouvernement : le secteur non-marchand licencie, faute de subsides

par Rédaction

À Bruxelles, l’absence de gouvernement commence à faire des dégâts concrets. Dans le secteur du non-marchand, les subsides arrivent au compte-goutte, quand ils ne sont pas tout simplement gelés. Résultat : des licenciements tombent, les équipes se réduisent, et les bénéficiaires des services sont touchés de plein fouet, comme l’indique la RTBF.

Coralie Verhoeven, 33 ans, fait partie des premières victimes. Après un an comme responsable de la cohabitation solidaire chez Singa, une association qui tisse des liens entre réfugiés et Bruxellois, elle a appris son licenciement. « La décision a été très difficile à prendre, mais il fallait préserver l’activité », explique-t-elle. Faute de moyens, l’ASBL a dû se séparer de ses trois dernières recrues. Même son directeur, David Taquin, a été remercié. Le conseil d’administration pilote désormais seul l’organisation.

Cette situation n’est pas isolée. À Bruxelles, le secteur non-marchand – qui représente 100.000 emplois, soit 27 % du marché du travail – tire la sonnette d’alarme. « Il ne s’agit pas de quelques structures isolées, mais de services essentiels : crèches, hôpitaux, écoles, soins à domicile, culture, sport, maisons de repos… », rappelle Kelly Timperman, conseillère politique chez Bruxeo, la fédération des employeurs du non-marchand.

« Certaines structures n’ont encore rien reçu de (certaines tranches de budget). Il est impossible d’établir des perspectives dans ces conditions » – Kelly Timperman, Bruxeo – fédération des employeurs du non-marchand.

Le régime des « douzièmes provisoires » prévaut désormais

Depuis un an, sans gouvernement régional, les associations fonctionnent sous le régime des « douzièmes provisoires » : des tranches budgétaires versées au compte-goutte, sur base des montants 2024. Mais ces versements ne suivent pas l’indexation. « Certaines structures n’ont encore rien reçu de la troisième tranche. Il est impossible d’établir des perspectives dans ces conditions », insiste Timperman. S’ajoute à cela une coupe de 15 % dans les subsides dits « facultatifs », devenus pourtant vitaux pour nombre d’organisations.

Face à ce marasme, les solutions s’épuisent. Certaines ASBL recourent à des crédits-ponts, des prêts solidaires, ou empruntent entre elles. Mais cela ne suffit plus. « Il y a encore deux mois, la situation était tenable. Aujourd’hui, on est dans l’urgence », déplore Mme Timperman.

Du côté du gouvernement bruxellois en affaires courantes, on reconnaît les difficultés, mais on rappelle l’impossibilité de débloquer davantage sans exécutif de plein exercice. Plus d’un an après les élections, la paralysie politique continue d’asphyxier un tissu associatif vital pour des milliers de Bruxellois.

La rédaction, avec Maxence Dozin

(©PHOTOPQR/LE BIEN PUBLIC/Emma BUONCRISTIANI)

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