La Région bruxelloise est confrontée à une situation financière alarmante. Sa dette, estimée à 14,5 milliards d’euros fin 2023, pourrait atteindre 22,2 milliards en 2029 – l’équivalent du triple de ses recettes annuelles, si aucun réforme n’est entreprise. Le déficit pour 2024 est déjà évalué à 1,6 milliards d’euros, soit plus de 20% du budget régional.
La dérive budgétaire que connaît la Région bruxelloise n’est pas due selon les économistes aux seules crises extérieures comme le COVID ou la guerre en Ukraine, mais surtout à une explosion des dépenses publiques structurelles. La masse salariale a fortement augmenté, comme l’explique aujourd’hui Sudinfo, et ce notamment au regard d’une importante croissance du nombre de fonctionnaires régionaux : de près de 18.000 en 2018 à quelque 23.000 en 2023. La STIB tire à elle-seule une grande partie de cette hausse : ses effectifs ont crû de près de 20 % en cinq ans. Ses charges de salaires, en raison notamment de l’indexation automatique des salaires, ont bondi de moitié en six ans.
Selon l’économiste Etienne de Callataÿ, la Région souffre d’un manque d’efficacité, avec, estime-t-il « trop de fonctionnaires trop bien payés ». Roland Gillet (ULB), de son côté, toujours cité par Sudinfo déplore, lui, des dépenses sociales peu ciblées et appelle à une meilleure hiérarchisation des priorités, couplées à une réforme fiscale responsable : « rien n’est gratuit », rappelle-t-il, « tout se paie, souvent par l’impôt ».
Pour les experts, il est urgent de freiner la spirale de l’endettement, restaurer l’équilibre budgétaire, et surtout, ne plus faire croire à des dépenses publiques « indolores ». Sans action rapide, ce sont les Bruxellois qui en paieront le prix.
La rédaction
(Photo Belgaimage)