L’ancien échevin de Woluwe-Saint-Pierre Saint-Pierre, qui était largement pressenti pour devenir ministre, annonce qu’il prendra un pas de côté de la politique à l’issue des négociations visant à former un exécutif bruxellois. Il déplore, dans un entretien à La Libre, la logique « particratique » qui empêche de conclure des accords.
« Je quitterai mes mandats politiques le jour où il y aura une solution à la crise politique, annonce M. De Beukelaer. «Je n’abandonne pas le navire en pleine tempête. Mais je l’annonce dès aujourd’hui pour qu’on puisse se réorganiser au sein du parti. Peut-être aussi que ma décision pourra servir d’électrochoc et avoir un effet positif sur les négociations, espère-t-il. « Si on veut sauver Bruxelles, il faut qu’on arrête les jeux particratiques et qu’on entre dans une logique de solution ».
« Les dysfonctionnements de notre système particratique»
« Pendant longtemps, je me suis à ma place », rappelle-t-il. « (Mais) j’ai vécu de l’intérieur les dysfonctionnements de notre système particratique qui pousse à appuyer sur ce qui nous oppose plutôt que sur ce qui nous unit », se désole-t-il. L’Engagé se voit comme talentueux pour « façonner la société pour la préparer au futur. Mais c’est impossible en politique », estime-t-il : « (la politique) s’occupe surtout du court terme, de la gestion quotidienne. (Et on) retrouve partout les mêmes contraintes (d’inertie), quel que soit le niveau de pouvoir ».

« Ce n’est pas cette crise qui m’a décidé à arrêter la politique, mais elle a été un révélateur », précise-t-il. « J’ai eu des phases de ras-le-bol en voyant les luttes d’ego, les positionnements particratiques, les exclusives… J’ai toujours essayé, certes imparfaitement », conclut-il, « de me positionner en fonction de l’intérêt des Bruxellois. Mais ces derniers mois, il était plutôt question de l’intérêt des partis ».
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)