L’émission Je vous dérange : “Sans boulot : tous fraudeurs ?”, diffusée le 7 novembre sur RTL-TVI, continue de provoquer remous et prises de position. En allant à la rencontre de plusieurs Wallons sans emploi, Christophe Deborsu a suscité des critiques virulentes : certains ont accusé l’émission de sensationnalisme, d’autres de mettre « tout le monde dans le même sac”, voire de servir une lecture politique favorable au MR. Le CSA a reçu près d’une centaine de plaintes et a ouvert une instruction pour évaluer d’éventuelles infractions liées à la neutralité, à la dignité humaine ou à un risque de discrimination. Dans la classe politique, une audition du journaliste a même été demandée au Parlement.
Face à l’ampleur de la polémique, Christophe Deborsu a choisi de réagir dans une carte blanche publiée le 17 novembre dans Het Belang van Limburg. Il y décrit la pression ressentie ces derniers jours : coups de fil répétés des médias des deux régions, messages d’inconnus par centaines, proches inquiets, interpellations constantes dans la rue. “En résumé : cela devient presque un emploi à temps plein”, écrit-il. Il rappelle néanmoins que son rôle de journaliste n’est pas d’entretenir les controverses, mais de respecter les personnes rencontrées et de leur donner la parole avec gratitude.
Du scandale à la question du pouvoir d’achat
Deborsu profite également de ce texte pour déplacer la focale vers ce qu’il considère comme la véritable “tempête” touchant les Belges : la perte de pouvoir d’achat. Il rapporte les difficultés exprimées par de nombreux citoyens, pour qui l’indexation des salaires ne suffit plus à absorber l’augmentation des prix, notamment dans l’alimentation. Les ménages les plus modestes, souligne-t-il, voient leur capacité d’achat reculer davantage encore, puisque leur budget est plus fortement exposé aux hausses de prix du panier alimentaire.
Malgré ce diagnostic sévère, il conclut sur une note plus apaisée : la classe moyenne belge peut encore se dire que, “malgré la tempête, nous vivons bien en Belgique”. Une manière de rappeler que derrière le débat médiatique, demeure un pays où le niveau de vie reste, selon lui, relativement préservé.
La Rédaction
(BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR)