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Crise ouverte chez Ecolo : Marie Lecocq démissionne et entraîne la fin du duo à la présidence

par Rédaction
PHOTO HATIM KAGHAT

Après des semaines de tensions internes et un divorce devenu impossible à masquer, Marie Lecocq a annoncé ce matin qu’elle quittait la coprésidence d’Ecolo. Au micro de La Première, elle a confirmé que le duo qu’elle formait avec Samuel Cogolati remettrait collectivement son mandat entre les mains des militants. Une décision qui scelle la crise la plus sérieuse traversée par les Verts francophones depuis leur débâcle électorale de juin 2024.

La crise avait franchi un point de non-retour lundi matin, lorsque Samuel Cogolati a proposé à Marie Lecocq une démission collective… une demi-heure avant le Bureau politique, et alors même qu’une note stratégique coécrite venait d’être envoyée à l’ensemble du parti. Une démarche vécue par Lecocq comme une « surprise totale ». Le duo a acté ce jour-là qu’il était devenu « impossible de poursuivre ensemble ». Mercredi, la coprésidente en a tiré toutes les conséquences.

« Cette séquence a assez duré, elle abîme le parti », a-t-elle insisté. Une coprésidence ne reposant que sur un engagement commun, elle estime logique de se remettre à la base militante : « Nous remettons collectivement notre mandat. C’est à eux de décider de la suite de l’histoire. »

Si elle reconnaît sa « part de responsabilité », Marie Lecocq dit aussi chercher des réponses sur la manière dont la rupture s’est cristallisée. Elle évoque une mécanique interne faite de rumeurs, de « off » et de récits dénigrants qui auraient parasité le fonctionnement du parti pendant plusieurs semaines. « C’est tout à fait inacceptable. Certains se sont amusés à faire du off alors que nos militants continuaient à travailler. J’ai refusé de participer à ce cirque. »

Un parti que Lecocq refuse de dire fracturé

La coprésidente sortante balaie l’idée d’un parti divisé entre « villes » et « campagnes » ou entre différentes sensibilités idéologiques. Elle affirme au contraire l’unité de la formation autour d’une ligne clairement ancrée à gauche : défense d’un salaire digne, accès à la santé, à l’enseignement, solidarité avec les travailleurs. « Il y a unanimité sur ces questions », répète-t-elle, en rappelant que les Verts seront dans la rue la semaine prochaine aux côtés des syndicats.

Elle juge dangereux d’alimenter des récits de fractures internes, « des crises qui n’existent pas », et rappelle que la note stratégique envoyée récemment au parti était validée par les deux coprésidents. Pour elle, le problème central n’était pas la ligne, mais la capacité du duo à fonctionner.

Reste à savoir si une coprésidence est encore réaliste en 2025. Lecocq botte en touche : ce sera aux militants de trancher vendredi, lors du Conseil de Fédération. Celui-ci devra décider du calendrier, d’une éventuelle transition et de l’organisation d’élections internes. Une chose est certaine : une recomposition du duo avec Samuel Cogolati n’est plus envisageable. « Lundi matin, j’ai dû faire le constat qu’il n’en avait plus la volonté. »

Conséquences politiques immédiates

Cette crise intervient alors que des négociations sont toujours en cours à Bruxelles pour former un gouvernement régional. Interrogée sur l’absence de coprésidents en fonction, Marie Lecocq assure que le parti reste représenté : « Zakia Khattabi continuera d’y porter la voix d’Ecolo. »

Elle se veut par ailleurs confiante dans la résilience de la formation écologiste : « Ce parti a toujours pu faire preuve de beaucoup de résilience. Nous sommes passés par de nombreuses crises. Nous avons toujours été en capacité de revenir. »

Le duo Lecocq–Cogolati, élu en juillet 2024 après un revers électoral cinglant, aura donc tenu un peu plus d’un an avant de s’effondrer sous le poids de ses propres dissensions. Vendredi, les militants auront la responsabilité de tourner la page — ou de rouvrir un nouveau chapitre dans une histoire que les crises internes n’ont jamais vraiment cessé de façonner.

La Rédaction

(PHOTO HATIM KAGHAT)

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