Accueil » DOGE : la croisade d’Elon Musk contre l’État profond n’accouche que de ruines

DOGE : la croisade d’Elon Musk contre l’État profond n’accouche que de ruines

par Harrison du Bus
(Credit Image: © Francis Chung - Pool Via Cnp/CNP via ZUMA Press Wire)

Créé pour tailler 2.000 milliards de dollars dans les dépenses publiques, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) vient d’être discrètement démantelé huit mois avant la date prévue. Le « ministère à la tronçonneuse » d’Elon Musk n’aura produit qu’une fraction des économies annoncées, au prix d’un profond traumatisme administratif et de coupes meurtrières dans l’aide au développement. Mais ses méthodes et son idéologie continuent de se diffuser dans l’appareil d’État.

Au début du second mandat de Donald Trump, le DOGE a été l’emblème d’une promesse simple et brutale : faire de l’État fédéral un laboratoire de « disruption » managériale confié à un milliardaire convaincu qu’on gouverne un pays comme on restructure une entreprise. Dix mois plus tard, le département a cessé d’exister comme entité centralisée, bien avant l’échéance du 4 juillet 2026 fixée par le décret présidentiel de janvier.

Scott Kupor, directeur de l’Office of Personnel Management (OPM), l’a confirmé à Reuters : le DOGE « n’est plus une entité centralisée ». La formule, reprise et nuancée ensuite sur les réseaux sociaux, dit que le label est en train de disparaître, mais une partie de ses équipes et de ses méthodes survivent, disséminées dans l’administration.

Un super-ministère sans base légale solide

Sur le papier, le DOGE devait être le bras armé de la révolution trumpiste de l’État. Né d’un décret du 20 janvier, il s’appuyait sur le renommage du United States Digital Service en « United States DOGE Service » et sur la création de cellules d’« efficacité » dans chaque grande agence fédérale. L’objectif affiché était de réduire les réglementations excessives, fermer des services jugés redondants ou nuisibles et réaliser jusqu’à 2.000 milliards de dollars d’économies.

Le dispositif avait pourtant la fragilité originelle que le Congrès n’a jamais voté de loi définissant clairement son rôle, son périmètre ni son budget. Comme le souligne Le Figaro, le département « n’a en fait jamais vraiment existé en tant que département ». À son apogée, en mars, il se résumait à un noyau de recrues ultra-loyales à Elon Musk, agissant comme conseillers temporaires auprès de l’OPM, chargés d’identifier les gaspillages et de pousser, par décrets, la fermeture de bureaux entiers et le licenciement de centaines de fonctionnaires.

Cette base juridique bancale a nourri une série de recours en justice ; des tribunaux ont suspendu certaines restructurations, tandis qu’une plainte accusait la Maison-Blanche d’avoir accordé illégalement à Musk et à des membres du DOGE un accès étendu aux systèmes de paiement du Trésor, qui gèrent retraites, prestations de vétérans, remboursements Medicaid et autres transferts sociaux. Des membres du DOGE sans rôle officiel au Trésor auraient obtenu des privilèges élevés, exposant des volumes massifs de données personnelles et financières.

Abonnez-vous pour lire l'article en entier.

Apportez votre soutien à la rédaction de 21News en souscrivant à notre contenu premium.

S'abonner

Accédez à tout notre contenu Premium. Un large choix d'articles disponibles.

You may also like

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?