Le président américain a accordé trois semaines à New Delhi pour réagir. Donald Trump reproche à l’Inde, notamment, des achats de pétrole russe, malgré les sanctions en cours contre Moscou.
La stratégie de Donald Trump vis-à-vis de l’Inde, passé des objectifs purement économiques visant à restaurer un équilibre de la balance commerciale vis-à-vis de ses partenaires, semble indissociable de ses objectifs de paix sur le théâtre de la guerre en Ukraine. En effet, New Delhi, comme la Chine d’ailleurs, continue à se fournir en pétrole russe ; la vision de M. Trump consisterait donc à mettre un coup de pression supplémentaire sur Moscou en lui faisant craindre de ne pouvoir continuer à écouler son pétrole hors de ses frontières, et ce alors même que le plan de paix proposé par Washington aux Russes inclurait une clause visant à lever l’embargo sur son pétrole.
Narendra Modi dispose de trois semaines pour répondre avant l’application des droits de douane portés à 50% sur toutes les exportations indiennes vers les États-Unis. Pour New Delhi, la mesure est « malheureuse » et « injustifiée ». Son porte-parole Randhir Jaiswal affirme que les importations indiennes de brut sont dictées par le marché et visent à garantir la sécurité énergétique des 1,4 milliard d’habitants.
En 2024, les États-Unis affichaient un déficit commercial de 45,8 milliards de dollars avec l’Inde, principalement sur les médicaments, pierres précieuses, textiles et vêtements.
Certains experts dénoncent une décision « hypocrite » : Pékin, qui achète plus de pétrole russe que l’Inde, échappe à un tel traitement. La Chine reste soumise à un tarif moyen de 30 % et poursuit des négociations pour l’assouplir.
À ce jour, seul le Brésil subit une taxe généralisée de 50 % sur ses produits, hors droits spécifiques sur l’acier, l’aluminium et le cuivre, imposés à la quasi-totalité des pays — sauf le Royaume-Uni.
Maxence Dozin, avec rédaction
(Jim WATSON, Sajjad HUSSAIN / AFP)