Le président américain pourrait bientôt recevoir un cadeau aussi spectaculaire que controversé : un avion de luxe offert par le Qatar, d’une valeur estimé à plus de 400 millions de dollars. Ce « palace dans le ciel », comme l’a aimé à le surnommé une partie de la presse américaine, serait aménagé dans un confort extrême, et pourrait devenir le futur Air Force One, le temps de la fin du mandat du milliardaire.
Les appareils actuels, au nombre de deux, qui officient en qualité d’Air Force One, sont entrés en service en 1990 sous la présidence de Bush père, et sont jugés par d’aucuns obsolètes. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier, Donald Trump n’a eu de cesse de critiquer leur état, appelant à un remplacement rapide. Mais face aux retards accumulés par l’entreprise Boeing, en proie à d’importantes difficultés industrielles, le président aurait envisagé des alternatives étrangères. Il ressort que l’option qatarie aurait émergé comme une alternative crédible.
Selon la presse américaine, l’annonce officielle de ce transfert pourrait intervenir lors de la visite de Trump au Qatar cette semaine. Le président entendrait ainsi utiliser cet appareil durant son mandat, puis en conserver l’usage après son départ, via un transfert de propriété de l’Armée de l’air à sa fondation présidentielle.
Une offre pas encore officielle
Le Qatar, de son côté, se montre prudent. L’ambassade de l’émirat à Washington a démenti que tout accord soit déjà acté. « Le possible transfert d’un avion pour une utilisation temporaire en tant qu’avion présidentiel est en cours de discussion entre les ministères qatari et américain de la Défense », a précisé son porte-parole. « Aucune décision n’a été prise », assure ce dernier.
En coulisses, il se fit que L3Harris, une entreprise américaine de dispositifs militaires et de défense, aurait déjà été contactée pour procéder à l’aménagement technique de l’appareil pour répondre aux strictes exigences de sécurité nécessaire aux déplacements du président américain : communications cryptées, défense anti-aérienne, installations médicales et dispositifs de sécurité ultrasophistiqués. Cette offre qatarie, si elle se confirme, ne manquera pas d’alimenter le débat sur les conflits d’intérêts entre les Etats-Unis et les puissances du Golfe, que cela soit d’un point de vue éthique ou d’un point de vue géostratégique.
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)