Depuis bientôt quatre ans, la loi martiale interdit toute élection en Ukraine. Jusqu’ici, l’idée même d’un scrutin en temps de guerre relevait de l’hypothèse théorique. Mais l’intervention directe de Donald Trump, accusant Kiev « d’utiliser la guerre pour ne pas organiser d’élection », a contraint Volodymyr Zelensky à déclarer publiquement qu’il était prêt à organiser une présidentielle dans un délai de soixante à quatre-vingt-dix jours si les partenaires occidentaux garantissaient la sécurité du vote. Cette déclaration ouvre un champ politique nouveau, tout en laissant subsister l’essentiel : une incertitude profonde sur la tenue, la date, et surtout l’issue d’un éventuel scrutin.
Si l’on considère les enquêtes disponibles depuis deux ans, le schéma relativement stable selon lequel Zelensky demeurerait, dans l’hypothèse d’un premier tour, le candidat en tête, persiste. Mais cette avance s’effrite nettement. Selon le très suivi institut Rating, il obtenait encore 35 % des intentions de vote en août, contre 25 % pour Valeri Zaloujny. Dès octobre, l’écart n’était plus que d’un gros point selon Socis (30,1 % contre 28,9 %). Et l’enquête Info Sapiens de novembre enregistre une chute significative, Zelensky passe de 24 à un peu plus de 20 %, tandis que Zaloujny progresse parallèlement jusqu’à environ 19 %. L’écart entre les deux hommes tient encore, mais l’avance considérable dont Zelensky bénéficiait au début de la guerre n’est plus.
Cette fragilisation se lit également dans les sondages de confiance. Le chef de l’État, porté à un niveau d’approbation exceptionnel – près de 90 % – dans les premières semaines de l’invasion russe, est redescendu autour de 60 % selon l’Institut international de sociologie de Kiev. Il reste l’homme politique ukrainien le moins impopulaire mais son autorité n’est plus intangible. Les débats sur la conduite de l’économie, les critiques sur la lutte anticorruption et plusieurs dossiers internes, dont le limogeage récent d’Andriy Yermak, son puissant chef de cabinet, ont entamé l’image du pouvoir présidentiel.
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