Le groupe pétrolier britannique BP a révélé lundi la découverte d’un important gisement de pétrole et de gaz naturel au large du Brésil. Il s’agirait, selon l’entreprise, de sa plus grande trouvaille depuis un quart de siècle.
« Les premières analyses du site montrent des niveaux élevés de dioxyde de carbone », a précisé Gordon Birrell, vice-président exécutif de BP, ajoutant que des examens en laboratoire allaient être lancés pour mieux caractériser le réservoir et les fluides. Cette annonce marque la dixième découverte faite par le groupe depuis le début de l’année.
Ce nouveau gisement tombe à point nommé pour BP, qui tente de convaincre les marchés de la validité de son recentrage stratégique sur les hydrocarbures. En février, l’entreprise avait officiellement tourné le dos à ses engagements climatiques les plus ambitieux, préférant miser à nouveau sur le pétrole et le gaz. Une décision critiquée par les ONG environnementales, mais saluée par certains actionnaires, lassés d’une transition énergétique jugée trop timide et coûteuse.
« Si BP cherchait un signal fort à envoyer avant la publication de ses résultats trimestriels, cette découverte en est un », estime Russ Mould, analyste chez AJ Bell. Le groupe devrait s’en servir, mardi, pour défendre sa nouvelle ligne stratégique, bien plus tournée vers les énergies fossiles.
Cette inflexion intervient dans un contexte délicat pour la major britannique. Décevante en Bourse, elle fait régulièrement l’objet de rumeurs de rachat – toujours démenties – notamment par son rival Shell. BP vient aussi d’annoncer l’arrivée prochaine de l’Irlandais Albert Manifold à la présidence de son conseil d’administration, alors qu’elle subit la pression croissante du fonds activiste américain Elliott, récemment entré à son capital. Ce dernier est connu pour exiger des réformes profondes dans les groupes où il investit.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
