La ministre des Médias Jacqueline Galant (MR) a fermement défendu mardi l’indépendance et la liberté éditoriale de la RTBF, mise sous pression par une partie de la gauche pour sa décision de participer à l’Eurovision 2026.
Interrogée en commission parlementaire, la ministre a dénoncé sans détour l’« hypocrisie » de certaines critiques politiques, rappelant que les choix éditoriaux du média public ne relèvent ni du gouvernement ni du Parlement. « La décision de participer à l’Eurovision est une décision strictement éditoriale, prise par la direction de la RTBF », a-t-elle insisté.
Jacqueline Galant a pointé une contradiction flagrante dans le chef de ses opposants. « Pendant des années, certains partis criaient à l’atteinte à la démocratie dès que le politique s’approchait des choix de la RTBF. Aujourd’hui, ces mêmes partis estiment qu’ils peuvent dicter ce que le service public doit faire ou ne pas faire », a-t-elle observé.
Pour la ministre libérale, cette remise en cause de la liberté éditoriale n’apparaît que sur certains sujets sensibles. « Lorsqu’il s’agit d’Israël, certains considèrent soudain que la RTBF devrait se conformer à une ligne politique prédéfinie. Sur d’autres thèmes, ce serait jugé inacceptable. C’est une indignation à géométrie variable », a-t-elle dénoncé.
Jacqueline Galant a également défendu le caractère « courageux et responsable » de la décision de la RTBF, estimant qu’elle repose sur une analyse rationnelle et non sur l’émotion ou la pression militante. « Le seul effet concret d’un boycott belge serait de priver un artiste francophone d’une scène internationale et d’un public de près de 200 millions de personnes », a-t-elle rappelé.
La ministre a encore souligné qu’un retrait de la Belgique n’aurait aucun impact sur la participation d’Israël ni sur l’évolution du conflit au Moyen-Orient. « Le boycott de la Belgique n’empêcherait ni la tenue du concours ni la guerre », a-t-elle affirmé.
La Belgique participera ainsi à l’Eurovision 2026 à Vienne, aux côtés de 34 autres pays. Cinq États – l’Espagne, les Pays-Bas, l’Irlande, la Slovénie et l’Islande – ont annoncé leur retrait en raison de la participation d’Israël, au cœur des critiques liées à son intervention militaire à Gaza après les attaques terroristes du 7 octobre 2023.
Face aux accusations formulées par l’opposition, Jacqueline Galant a maintenu sa ligne: la défense sans concession de la liberté éditoriale du service public. Un principe qu’elle juge non négociable, même sous forte pression politique.
La rédaction
(Photo Belgaimage)