Les dés sont jetés. C’est ce qu’aurait prononcé Jules César en franchissant le Rubicon après la guerre des Gaules avant d’entamer sa campagne contre Pompée… En approuvant l’offensive sur Gaza-ville, Benjamin Netanyahu engage Israël dans une opération à haut risque. Objectif affiché : neutraliser le Hamas, récupérer les otages et installer une administration locale sous contrôle sécuritaire israélien. Mais le choix place l’État hébreu face à un dilemme : stabiliser rapidement le territoire pour y acheminer l’aide humanitaire et espérer rouvrir des négociations, ou mener une guerre de plusieurs mois, très meurtrière, qui pourrait isoler davantage Israël sur la scène internationale.
C’est dans ce contexte que Benjamin Netanyahu a obtenu, dans la nuit de jeudi à vendredi, l’aval de son cabinet de sécurité pour lancer une offensive sur Gaza-ville, cœur encore densément peuplé de l’enclave et qui présente encore de nombreux bâtiments en relatif bon état. L’armée prévoit d’y opérer tout en organisant l’acheminement d’aide vers les civils déplacés, loin des zones de combat. Pragmatique, le Hamas aurait établi au coeur de Gaza-City son ultime QG. C’est là aussi que se trouveraient les derniers otages vivants. Nul doute que le Hamas peut envisager de les éliminer avant qu’ils ne soient sauvés par l’armée israélienne. On ne voit guère le Hamas se rendre. Ses soldats sont de plus en plus jeunes, inexpérimentés mais d’autant plus jusqu’au boutistes.
Le plan du Premier ministre israélien, présenté comme la feuille de route pour « vaincre » le Hamas, fixe cinq priorités : démantèlement de l’appareil militaire du mouvement islamiste, retour de tous les otages – vivants ou morts –, maintien d’un contrôle sécuritaire israélien, démilitarisation du territoire et installation d’une administration locale ne relevant ni du Hamas ni de l’Autorité palestinienne.
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