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Geert Noels : « Les malades de longue durée coûtent quatre fois plus cher que les chômeurs »

par Harrison du Bus

Geert Noels, fondateur et PDG d’Econopolis, atteste que l’économie belge est à ce point dégradée qu’il ne faut plus hésiter à prendre les mesures, aussi dures peuvent-elles paraître, qui la redresseront, comme nos voisins y sont parvenus. Il nous dit par exemple sans détour que « les taxes tuent deux fois l’économie ».

Les débats internes au sein du gouvernement fédéral  se crispent actuellement autour de la question centrale des recettes et des dépenses publiques. Une illustration presque classique du clivage idéologique profond entre les partenaires de coalition, comme Vooruit et le MR. Entre la proposition de Vooruit, portée par Conner Rousseau, d’introduire une taxe sur les millionnaires, et la volonté de Georges-Louis Bouchez (MR) de pointer plutôt les malades de longue durée, l’affrontement des visions est manifeste. À quelques jours d’un conclave budgétaire qui s’annonce très difficile, l’économiste flamand indépendant Geert Noels livre un plaidoyer pour un sursaut économique ferme, sans tabou ni solution miracle, et propose quelques pistes pour sortir la Belgique de l’ornière.

Les crispations Arizona : recettes en débat

Le gouvernement Arizona traverse une nouvelle période de tensions, particulièrement alimentée par la question des nouvelles recettes à trouver pour redresser les comptes publics.Comme souvent, c’est Rousseau, président du parti le plus à gauche de la coalition, face à Georges-Louis Bouchez qui préfère soulever la question de la soutenabilité des dépenses sociales. Ces deux approches résument l’antagonisme gauche-droite sur le rôle de la fiscalité et l’ajustement budgétaire. Elles reflètent aussi, selon Geert Noels, « l’incapacité actuelle du gouvernement à trancher, balloté entre des promesses électorales difficilement compatibles avec la dure réalité économique ».

Stop aux demi-mesures

Pour Geert Noels, il faut faire preuve de courage. Il appelle « à abandonner les demi-mesures »  et à adopter un bon coup de collier économique. Selon lui, l’économie belge est à ce point dégradée qu’il devient indispensable de prendre des mesures structurelles, même si elles sont impopulaires : « Il ne faut plus hésiter à prendre les mesures, aussi dures peuvent-elles paraître, qui redresseront l’économie, comme nos voisins y sont parvenus », cite-t-il en référence à la Grèce, l’Espagne, l’Italie ou le Portugal.

Noels rappelle que « de telles mesures seront nécessairement conflictuelles et déplaisantes, surtout pour une partie de la gauche ». Il insiste également sur la « dimension idéologique du débat » : la taxe sur les millionnaires est, selon lui, « une idée séduisante mais fondamentalement inefficace ». Deux arguments majeurs sont à l’appui : « Ces taxes fournissent peu de recettes et, à long terme, affaiblissent l’économie en freinant la circulation de capitaux ». Il les assimile à « de mauvaises solutions démagogiques qui, loin de guérir, aggraveraient la situation belge, tout comme les politiques similaires en France ».

Des dépenses publiques sous pression

Pour Geert Noels, « la véritable urgence réside dans la réduction des dépenses publiques excessives ». Il pointe par exemple le coût des maladies de longue durée, « qui pèsent quatre fois plus que le chômage sur le budget de l’État belge – 11 milliards d’euros contre 3 pour nos voisins européens » – et considère qu’il s’agit « d’une double perte, budgétaire et économique, en raison également de la non-participation de ces personnes au marché du travail ».

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