Ce lundi 7 juillet 2025, plusieurs centaines de médecins dans tout le pays ont cessé le travail pour dénoncer les réformes du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit). Jugées nocives pour l’autonomie des soignants et la stabilité financière des hôpitaux, ces mesures suscitent une colère croissante dans le secteur.
À Gand, les médecins et le personnel de l’hôpital universitaire UZ Gent ont mené une action symbolique : badges, banderoles et tracts ont été déployés pour alerter les patients sur les dangers des coupes budgétaires et de la bureaucratisation croissante. Le slogan affiché, « De bons soins exigent dévouement et ressources », résume l’inquiétude du terrain.
En Wallonie, le mouvement a été également suivi. Au CHU UCL Namur (sites de Dinant, Mont-Godinne et Sainte-Elisabeth), entre 350 et 400 médecins – soit près de la moitié du corps médical – ont débrayé. Si les soins vitaux (urgences, dialyses, oncologie, soins intensifs) ont été assurés, de nombreuses consultations et interventions non urgentes ont été reportées. L’action s’est déroulée dans le calme, sans perturbation majeure pour les patients, qui avaient été prévenus à l’avance.
Même scénario dans la région de Mons et Ath, où les hôpitaux Epicura et Ambroise Paré ont fonctionné en mode dégradé. Un quart des médecins d’Epicura ont cessé le travail, le bloc opératoire a été fermé, et seules les urgences et prises de sang ont été maintenues. À Ambroise Paré, l’hôpital tournait « comme un dimanche » selon la direction, avec report des consultations et maintien des soins urgents et oncologiques.
Derrière cette grève coordonnée, c’est tout un secteur hospitalier qui tire la sonnette d’alarme face à des réformes perçues comme technocratiques, imposées d’en haut, et déconnectées des réalités de terrain.
Large mobilisation au Chirec et aux Cliniques de l’Europe, calme à Saint-Pierre
La grève nationale des médecins, initiée par l’ABSyM, a été largement suivie ce lundi à Bruxelles, notamment au sein du groupe hospitalier Chirec, où « l’immense majorité des médecins ont adhéré au mouvement », selon le Dr ean-François Annaert. Environ 80 % des consultations ont été reportées et la quasi-totalité des interventions chirurgicales annulées, hors urgences oncologiques et obstétricales.
Aux Cliniques de l’Europe, 83 % des praticiens ont soutenu la grève. Les consultations et actes non urgents ont été déprogrammés, tandis que les urgences, la chirurgie vitale, les traitements du cancer et les dialyses ont été maintenus.
Le mouvement a eu peu d’effet au CHU Saint-Pierre, où l’activité est restée quasi normale. Même constat à l’UZ Brussel, où moins de 5 % du personnel était en grève, sans afflux inhabituel aux urgences.
L’action a été confirmée malgré de récentes discussions avec le ministre Frank Vandenbroucke. Pour l’ABSyM, les ajustements proposés au projet de réforme – notamment sur les suppléments d’honoraires et les conventions – restent largement insuffisants.
La rédaction
(Photo Belgaimage)