Dans un Moyen-Orient traversé par les conflits, les dogmes et les ambitions nucléaires, Israël reste l’une des rares démocraties à assumer un rôle actif dans la défense des valeurs libérales. Qu’on le soutienne ou qu’on le critique, un fait demeure : Israël est en première ligne contre le régime islamiste iranien. Et ce rôle dépasse la simple géopolitique — il touche à des enjeux civilisationnels fondamentaux, au premier rang desquels le sort des femmes.
Depuis 1979, l’Iran des ayatollahs est devenu le laboratoire d’un autoritarisme religieux brutal, fondé sur le contrôle des corps et des esprits. Les femmes iraniennes sont les premières victimes de ce régime. Leur quotidien est un combat : imposé par le voile, brisé par la police des mœurs, réprimé dès qu’il s’exprime. Le monde entier a vu les images de Mahsa Amini, morte pour une mèche de cheveux, et de toutes celles qui, depuis, manifestent au péril de leur vie. Ce régime, qui ne tolère ni dissidence ni égalité, cherche pourtant à étendre son influence bien au-delà de ses frontières. Laisser l’Iran se doter de l’arme nucléaire serait un danger vital non seulement pour Israël mais pour beaucoup de démocraties dans le monde.
Israël, le rempart en première ligne
Dans ce contexte, Israël n’est pas seulement un pays qui se défend. C’est un pays qui agit, concrètement, pour contenir l’expansion d’un pouvoir qui piétine les droits humains fondamentaux et qui pourrait menacer une bonne partie des pays occidentaux. Par ses frappes ciblées contre les milices pro-iraniennes, ses opérations contre les infrastructures nucléaires clandestines, ses actions de renseignement de haut niveau, Israël freine l’agenda du régime de Téhéran. Ce que d’autres n’osent pas faire — ou ne veulent plus faire — Israël le fait.
Ce combat n’est pas un simple affrontement régional. C’est un choc entre deux visions du monde : l’une fondée sur la liberté individuelle, le pluralisme, l’émancipation des femmes ; l’autre sur la répression, le fanatisme religieux et la terreur. Le renversement du régime iranien ne viendra peut-être pas d’une frappe ou d’une opération spéciale, mais chaque revers stratégique infligé par Israël affaiblit un pouvoir que son propre peuple, femmes en tête, rejette de plus en plus ouvertement. Il n’est d’ailleurs pas exclu d’espérer que les frappes d’Israël permettent à l’opposition iranienne de se sentir assez soutenue pour qu’une révolution populaire émerge et renverse le régime sanguinaire des mollahs.
La défense d’une société libre
Israël n’est pas parfait. Mais c’est une démocratie vivante, où les femmes votent, manifestent, deviennent ministres, dirigeantes, militaires, juges. Là-bas, le débat fait rage, la critique est libre, et la justice indépendante. Là-bas, on peut contester le pouvoir sans risquer la torture ou la mort.
En s’opposant à Téhéran, Israël ne se bat pas uniquement pour sa sécurité. Il défend un modèle de société que beaucoup, à l’Est comme à l’Ouest, aspirent à rejoindre. Et pour les femmes iraniennes qui risquent tout pour leur liberté, chaque affaiblissement du régime est une lueur d’espoir. Il serait temps que l’Occident regarde Israël pour ce qu’il est vraiment : un rempart, un allié, et parfois, un acteur courageux là où les autres détournent le regard.
Nicolas de Pape
(Photo Jack Guez / AFP : minute de silence pour le 1er anniversaire du pogrom du 7 octobre 2023, Tel Aviv)